Citation :
lavrille
Citation : lavrille
J'explique juste, qu'en sortant de la fac il y a beaucoup de choses à apprendre, des choses bêtes mais qui font que tu n'es pas opérationnel.
Le client qui attend une plombe que tu aies réussi à trouver où était rangé ton flixovate, qui te voit patauger parce que tu trouves pas la touche du logiciel pour avancer, qui ne comprend pas pourquoi tu ne l'appelles pas par son nom alors qu'il est venu hier (comment, tu ne l'as pas reconnu?)...tu crois que tu vas gagner des points parce que tu lui donnes la définition du déficit en G6PD ?
Non non non, il te faudra quelques mois comme cela. Rien qui nécessite un bac +6, non en effet
Il y a la théorie et la pratique : ma nouvelle assistante a beau avoir toute la théorie, eh bien elle a besoin de moi pour délivrer un stup (ce n'est pas moi qui le décide, mais elle qui est venue me chercher).. Eh oui, et lorsque le logiciel lui signale les interactions elle n'arrive pas encore à distinguer s'il faut appeler le médecin, modifier elle même une poso ou ne pas tenir compte de la mention.
Je ne la laisserai pas seule pour le moment avec mes prépas, j'ai fait le choix d'embaucher une personne jeune qui a la soif d'apprendre donc j'assume...en contrepartie si elle avait eu l'audace d'exiger plus qu'un 400 avant sa soutenance, je l'aurais juste envoyée voir ailleurs...
Je suis très étonné de ce que tu dis au sujet de ton assistante. Même si elle a peu travaillé en officine quand elle était étudiante, le stage de 6 mois permet quand même de voir l'ensemble des précédures comme gérer les intéractions ou délivrer des stups, des aérosols, etc...
Personnellement, je me suis retrouvé seul au comptoir pour la 1ere fois j'étais en 4e année (je sais bien que c'est interdit, mais ça m'a été imposé). C'était dans une officine où je travaillais depuis le début de ma 3e année. Ensuite, dans une autre officine où j'ai fait mon stage de 6e année, le titulaire ne s'est pas géné pour me laisser la boutique plus d'une fois, et je bossais comme un pharmacien (je contrôlais même les délivrances des préparateurs). Je pestais un peu parfois car j''avais pas le temps de faire mon boulot de stagiaire, comme par exemple réaliser les 30 commentaires d'ordonnance qu'on devait obligatoirement faire pour un ED à la fac. J'ai dû les faire le soir chez moi.
Depuis que je suis diplômé, j'ai quasiment toujours travaillé seul sans titulaire sauf les premiers jours de chaque contrat. Ce qui est normal, le titulaire préfèrant s'assurer de mes compétences avant de s'absenter. Je délivre des stups seul depuis le début du stage de 6e année, je fais les transmissions, les commandes journalières...
En plus, dans l'officine où je travaille actuellement, le logiciel ne prévient pas des intéractions (ça a été désactivé volontairement, je ne sais pas pourquoi), donc dès que les préparatrices ont un doute quelconque elles m'appellent. C'est moi qui gère le client mécontent car on ne veut pas lui avancer un médicament qu'il n'a jamais eu etc.. C'est moi qui décide si on appelle le médecin ou pas. Pourtant, j'ai le même niveau de formation que ton assistante.
Je connais très bien les intéractions, car justement c'est tout frais, je les ai entièrement revues pour juin dernier (j'ai d'ailleurs cartonné à l'exam). J'ai plutôt peur que le temps passant je finisse par les oublier, car au final dans une journée de travail, je fais surtout du renouvellement de traitement habituel pour syndrome métabolique.
Par contre, il y a des choses qui m'agacent au plus au point : comme mon titulaire de stage de 6 qui me contredisait sur des conseils au patient sous prétexte que je ne savais pas grand chose alors que lui il avait 30 ans de métier. Et bien, il avait tord. Exemple, quand je conseillais de prendre un IPP le matin, il déboulait pour crier au scandale que ça se prend le soir pour éviter les reflux nocturnes :-o Manque de chance pour lui, j'ai eu cette question à mon commentaire d'ordonnance le jour de mon examen et les grands pontes de la pharmaco m'ont donné raison et se sont bien marrés quand je leur ai raconté le topo à la fin.
Un autre exemple : un de mes autres titulaires m'a "obligé" à avancer dans l'accord préalable du médecin un AINS fortement dosé chez une patiente diabétique sous KardegiC. Et bien sûr, avec mon code sinon ça n'est pas drôle.
Dans la pharmacie où je travaille actuellement, j'ai fait comprendre aux préparatrices que si je suis seul pharmacien, c'est moi qui suis responsable donc elles me demandent toujours avant quand elles doivent prendre des initiatives : car ça y allait à la délivrance de tout et n'importe quoi n'importe comment : comme l'isotrétinoine sans carnet de suivi ou des pommades antibiotiques vendues sans ordonnance à n'importe qui.
Je n'ai absolment pas de haine ou quoi que soit d'autre pour les titulaires parce qu'ils sont patrons. Au contraire, il y en a que j'apprécie beaucoup et d'autres non, mais comme plusieurs l'ont fait remarquer, c'est dû à la personne avant tout. Et puis je pense que ça n'est pas facile tous les jours, et personnellement ça ne me plairait pas du tout de racheter une officine donc je ne les jalouse pas.
Pour finir, question salaire, ça me surprenait un peu d'être si peu payé pour les responsabilités que j'endosse parfois, mais bon, c'est relatif, en tout cas, ça n'est pas ça qui me gène. C'est plutôt la difficulté à décrocher un travail de plus de 10 heures/semaine.
Donner moi un temps plein à coeff 400 et je serais content :-)
Enfin "content", oui et non, sinon je ne chercherais pas à me réorienter
Message édité par : mimi59 / 06-10-2013 16:14
Message édité par : mimi59 / 06-10-2013 16:45
Message édité par : mimi59 / 06-10-2013 16:48