"Le vice-président de l'UFP, Bruno Ravaz, est quant à lui serein et s'est dit prêt, dans un entretien à l'AFP, à "éventuellement s'adapter et à s'appeler 'institut' ou 'universidade'". Pour lui, il n'est pas question de fermeture, et il estime que le combat que lui livrent le ministère et les associations étudiantes est "désuet". Il compte même ouvrir à la rentrée prochaine d'autres sections. Contacté par l'AFP, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, président du conseil scientifique de l'UFP, assure pour sa part que "ce genre d'université existe partout", notamment aux Etats-Unis, et que tout ça démontre surtout "l'absurdité du numerus clausus" en vigueur dans les disciplines médicales ou paramédicales.
"Elle fait ce que les autres ne font pas, c'est complémentaire mais ce n'est pas opposé", estime-t-il, en annonçant qu'il espère y ouvrir à l'automne prochain une section destinée exclusivement à l'enseignement et à la recherche sur la petite enfance, "comme cela se fait dans le nord de l'Europe". "Et puis, il y a énormément de Français qui sont 'collés' en France [aux concours médicaux et paramédicaux] et qui vont légalement faire leurs études en Belgique ou en Roumanie", rappelle-t-il, ajoutant que c'est "l'université publique [qui] aurait besoin de faire des réformes" et que "la sélection par concours est absurde".
"Nous sommes très inquiets", confie quant à lui Reda Amrani-Joutey, président de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France, qui demande "clairement la fermeture" de l'établissement portugais. Sinon, estime-t-il, "cela créera un précédent et dans dix ou vingt ans, des dizaines d'universités privées s'implanteront avec des enseignements pas contrôlés", invoquant même un danger pour "la santé des Français", pour qui le pharmacien reste le premier professionnel de santé de proximité.
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