Le chef de l’Etat a clairement déclaré ne pas vouloir « obliger les médecins à s’installer là où ils n’ont pas envie de s’installer », au cours d’une table ronde sur l’avenir des Territoires ruraux à Darney (Vosges).

La CSMF l'a souhaité, Nicolas Sarkozy l'a fait. Après des mois de négociations sans succès, la CSMF a demandé la semaine dernière l'intervention du président de la République « pour rétablir la confiance avec les médecins ». Nicolas Sarkozy n'a pas tardé à réagir pour apaiser la tension entre les syndicats médicaux et le gouvernement.

Au cours d'une table ronde sur l'avenir des Territoires ruraux dans les Vosges, le chef de l'Etat a clairement écarté toute idée de contraintes. Alors que les contrats « santé-solidarité » de la Sécu visent à contraindre les médecins installés à travailler aussi en zones déficitaires, le chef de l'Etat a préféré cibler les jeunes : « Je suis prêt à ce que l'Etat finance les études d'un certain nombre d'internes. En échange, ils s'engagent à rester cinq à dix ans, là où ils ont été formés. » a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a également promis de continuer à relever le numerus clausus et s'est dit favorable à la télémédecine, au développement d'« hélicoptères sanitaires » et de maisons de santé.

Merci Elgringo pour cette information fraîche. Concretement, cela veut-il dire qu'un médecin de campagne retraité (seul) a moins de chance de retrouver un remplacant ?

Oui dans la mesure où les médecins jeunes et moins jeunes préfèrent vivre dans des zones urbaines ou péri urbaines !

Mais le plus intéressant, c'est la volonté affichée de maintenir d'un coté pour les officinaux, spécialistes du médicament, un maillage territorial efficient au prix d'un numérus clausus, et de l'autre pour les généralistes, spécialistes de la médecine de premier recours, la liberté d'installation avec les défauts de répartition territoriale que nous connaissons et qui devraient s'aggraver.

Intérêt de la présence de pharmaciens quand les médecins ne sont plus présents ?

Pour la "bobologie" et le dépannage des assistés de tous poils pourquoi pas ...

Mais pour une prise en charge sérieuse de l'urgence médicale par des professionnels de proximité, le pharmacien n'a pas la compétence du médecin !

Or c'est bien là qu'est le défi de la désertification médicale de certaines zones de notre territoire.

Les maisons médicales dans le chef lieu de canton ou dans la sous-préfecture, d'une part, le transport par hélicoptère comme évoqué par le Chef de l'Etat, d'autre part, sont autant de "délocalisation" de l'acte médical qui se fait alors au détriment du pharmacien de proximité.

Le maintien du numerus clausus officinal est un moyen de garantir un maillage officinal "stabilisé" visible par la population, dont personne ne souhaite réellement évoquer et quantifier les tenants et les aboutissants, issu d'une volonté politique de masquer la désertification médicale galopante, la pénurie de professionnels de santé dans de nombreux secteurs géographique, que les départs des baby boomers va amplifier.

Ce n'est vraiment pas la solution au problème, mais cela cache vraiment bien la misère, d'autant que la quasi totalité des titulaires, prisonniers de ce système, ne peuvent que le soutenir pour préserver leurs intérêts !

Message édité par : ElGringo / 26-12-2008 11:20

Ce n'est pas en nivelant le problème par le bas qu'on arrivera à combattre cette misère.

Entièrement d'accord, mais dans ce cas précis on peut aussi dire que :

Diviser pour mieux régner et poursuivre l'illusion sont les objectifs principaux, le nivellement par le bas étant en l'occurence une résultante qui va justement dans le sens d'une maitrise purement comptable de la Santé.

C'est vrai. A ce niveau, je ne sais pas si c'est diviser pour mieux régner ou bien surtout ne toucher à rien pour ne se mettre personne à dos (et surtout pas les médecins, sans vouloir être méchant).

ça c'est ben vrai comme dirait la mère du neuf trois !

ce qui nous ramène à la puissance du lobby des toubibs face à celui des potards ... :#

Et que dire de la difficulté pour trouver un médecin un samedi après-midi!!!

Pas dans un désert rural , non !

Mais dans dans une des région les plus densément peuplée ; hyper attractive !
Certes , en dehors d'une grande agglomération !

Le portable du jeune généraliste indique le 15 depuis 12H

De n° d'urgence en portables des médecins alentours , on arrive à la maison médicalisée , proche de l'hôpital !
Mais bien sur , pas de déplacement ! L'heure tourne , il est tard !
Seule solution , se déplacer en faisant appel à une ambulance (combien 200 euros ou plus ???) qui vous amène à la maison médicalisée à 10 km ou au CH à 20KM! Dans son cas la préférence allait à l'hospitalisation !!!

Le problème ; c'est que ce n'est pas un BB !
Mais un vieil homme , parkinsonien ,quasi grabataire , Alzheimer ??? 38,5°C C'est beaucoup moins transportable !

Heureusement , un voisin , médecin retraité (80 ans) a bien voulu se déplacer ,l'examiner , rassurer un peu la famille ... Il a pris du paracétamol !
Le dimanche cela allait mieux , le lundi , le médecin "réfèrent" est venu l'AM .

Le malheureux n'a pas été hospitalisé , cela l'aurai encore plus désorienté , alors qu'il rentrait depuis seulement 10 jours de l'hôpital

Allez vous étonner aprés cela que les urgences soient débordées !.

Sinon en ville , c'est du lundi au vendredi , aux heures d'ouvertures ! :paf

C'est clair que de ce côté-là, ça reste encore mieux d'habiter la campagne, où le médecin et le pharmacien vont braver la neige à toute heure pour aller vous examiner et vous livrer dans votre hameau isolé un jour férié (cas extrême mais vécu).
Dans ton cas, ce qui est regrettable, c'est l'organisation déficiente du système des gardes avec effectivement comme corolaire l'engorgement des urgences, qui ont les moyens humains qu'on sait... ceci accompagné d'une disparition de plus en plus fréquente de mobilité du corps médical, ça donne un résultat pas génial.

Tout à fait !

D'autant plus scandaleux , que c'est une région extrêmement attractive pour le corps médical , qui est nombreux !
Mal organisé , au point de retenir l'attention de la mairie qui cherche à aider les médecins pour qu'ils s'organisent !!!

Nous sommes en milieu semi_rural , rurbain si on veut ! Certes ce n'est pas Marseille ou Nice ! Mais la au moins il y a SOS Médecin ??? V ou F?

Par contre , à de rares exception notables , le C est à 30 euros , et le CS à 35 -70 euros selon les spécialités ! Cela s'appelle de la clientèle captive .

Tellement mal organisé , que dans une petite ville ; ou trois ophtalmologistes sont installés , le mercredi : plus personne !!! Deux femmes et un homme , et pas fichus de s'organiser entre eux un jour de semaine !!! Pour un coup d'arc il faut envoyer les gens à 15 km !!! Trouver un autre ophtalmo ou à l'hôpital !
Les pharmacies sont ouvertes tous les samedis , normal , et un dimanche matin sur quatre ; Quoique , et c'est nouveau , ce tour du dimanche matin est supprimé , et est inclus avec un tour sur vingt officines !