IL faut savoir vivre avec son temps...
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Comment choisit-on les personnes interrogées ?
En théorie, les personnes interrogées pour un sondage devraient être choisies au hasard. C’est ce qu’on appelle la méthode aléatoire : on tire au sort un certain nombre de personnes qui constitueront l’échantillon à interroger.
En France, cette méthode n’est pratiquement pas appliquée. Les instituts de sondage utilisent une autre technique, celle des ' quotas '. Il s’agit alors d’interroger un échantillon de personnes qui ont les mêmes caractéristiques socio-démographiques que l’ensemble de la population. Les critères utilisés pour ce faire sont généralement le sexe, l’âge, la catégorie socio-professionnelle, le type de commune, la région.
Les sondages par téléphone sont-ils fiables ?
Aujourd’hui, la majorité des sondages sont, en France, réalisés par téléphone. Cette technique s’est rapidement développée ces dernières années au détriment du ' face à face ', c’est-à-dire de l’interrogation des personnes à leur domicile. Les difficultés d’accès aux habitations (digicodes, problèmes de sécurité) ont pesé sur cette évolution.
Le taux d’équipement téléphonique des foyers français est désormais tel que la représentativité des échantillons peut être assurée dans de bonnes conditions. L’avantage du sondage téléphonique, par rapport au face à face, est d’abord d’être plus rapide. Il permet aussi d’assurer une plus grande dispersion géographique de l’échantillon. Il réduit enfin les risques de ' bidonnage ' des enquêteurs, le contrôle de leur travail pouvant être effectué plus facilement.
Le sondage téléphonique a cependant comme inconvénient de se prêter difficilement aux enquêtes les plus complexes. Le questionnaire soumis doit être plus simple dans la mesure où il est impossible de soumettre aux sondés, par écrit, une liste d’arguments.
Comment élabore-t-on un questionnaire d’enquête ?
L’élaboration du questionnaire est une phase très importante du sondage. La qualité du questionnaire conditionne largement la pertinence de l’enquête. Or l’art de poser de bonnes questions, dans des termes intelligibles au plus grand nombre, est difficile. Certains sondages pêchent par une formulation trop complexe qui égare les sondés. D’autres questionnaires peuvent être biaisés, c’est-à-dire que la manière de poser la question influencera plus ou moins fortement la réponse.
C’est dire que la rédaction d’un bon questionnaire doit être l’affaire de professionnels compétents. L’institut de sondages est intellectuellement responsable des questions posées. Mais il lui faut souvent résister à la pression de ses clients qui cherchent, consciemment ou inconsciemment, à lui faire poser des questions rédigées dans une forme favorable à leurs points de vue.
Quelle est la marge d’erreur d’un sondage ?
En théorie, on ne peut pas connaître scientifiquement la marge d’erreur d’un sondage réalisé par quotas (voir question 2). En pratique, on estime que cette marge est du même ordre que celle que la loi de Gauss permet de calculer dans le cas des sondages aléatoires.
La marge d’erreur d’une enquête dépend d’abord du nombre de personnes interrogées. Par exemple, elle est d’un maximum de plus ou moins 3,2% pour 1000 sondés. Concrètement, cela signifie que si 50% d’un échantillon de 1000 personnes a répondu A à une question, il y a 95% chances sur 100 pour que cette même réponse A soit effectivement donnée dans l’ensemble de la population par un pourcentage situé entre 46,8% et 53,2%. Le plus probable est cependant que la réponse se situe très près de 50%.
Attention : la marge d’erreur est la même quelle que soit la taille de la population dont on recherche à connaître l’opinion. Autrement dit, si l’on souhaite obtenir la même précision, il faut interroger autant de personnes pour connaître l’opinion des Français que celle des seuls Orléanais. La marge d’erreur ne décroît pas proportionnellement au nombre de personnes interrogée : elle est d’un maximum de plus ou moins 4,5% pour 500 enquêtés, 3,2% pour 1000, 2,2% pour 2000 mais encore 1,6% pour 4000.
La marge d’erreur varie aussi en fonction de la répartition des réponses. Ainsi, pour 1000 personnes interrogées, elle sera de plus ou moins 3,2% si la réponse obtenue est de 50% mais seulement de plus ou moins 2,5% si elle est de 20 ou 80% et même de plus ou moins 0,9% si elle est de 2 ou 98%.
Comment évite-t-on les enquêtes ' bidonnées ' ?
La qualité du ' terrain ' est, après celle du questionnaire, la deuxième condition d’une bonne enquête. On veut dire par là que le sondage doit être administré dans de bonnes conditions : les enquêteurs doivent respecter des règles précises et ne pas tricher en remplissant les questionnaires obtenus.
Comment éviter que des enquêteurs indélicats ne ' bidonnent ', c’est-à-dire ne remplissent les questionnaires eux-mêmes sur un coin de table de bistrot, ou attribuent aux personnes interrogées des caractéristiques fausses par commodité ? Les instituts répondent à cette préoccupation par des procédures de contrôle. Il est très fréquemment demandé à la personne interrogée d’indiquer son nom et son numéro de téléphone. L’institut peut alors, de temps à autre, vérifier que cette personne a effectivement été interrogée et que l’identité socio-démographique indiquée dans la questionnaire est exacte.
Ce contrôle est rendu plus aisé en cas de sondage par téléphone. Il suffit alors qu’un responsable procède à des écoutes tournantes des enquêteurs qui travaillent à partir d’un standard téléphonique.