Oui, les prix de cession baissent, même sur des CA importants ou des localisations de rêve.
Les banquiers ne souhaitent plus regarder les dossiers à plus de 100%, sauf cas très exceptionnel avec apport démeusuré.
Les banquiers ne souhaitent plus financer 100% du prix de vente, mais plutôt 85% maximum.
Certains ne souhaitent plus financer des CA inférieurs à 1.2-1.3 M€ et pourtant c'est nous qui l'avons sauvé du désastre et remise sur pied avec nos impôts !
Les banquiers souhaitent désormais un apport de 30%, ce qui réduit d'autant l'effet de levier de l'investissement officinal et limite drastiquement pour le vendeur le nombre de prétendants au rachat.
Quand aux investisseurs qui attendent l'ouverture du capital, patience, le 16 décembre nous seront fixés sur cette ouverture mi 2009 ou sur son report sine die.
Tout cela est favorable aux acheteurs, même si certains souhaitent encore des prix délirants de leur fond, accepter que la bulle 2004-2007 est belle et bien finie est dur à admettre.
Mais par contre la conjoncture financière mondiale explique le peu d'enguoument des banquiers à placer leurs liquidités dans l'économie réelle et leurs diverses réticences à financer des éléments incorporels (un fonds de commerce)
Quand à ceux qui tablent sur l'ouverture du capital pour vendre au mieux, si et seulement si leur officine est au moins leader,
et qui parient sur la reconduction perpétuelle de la non taxation des plus values de cession (18% sinon) rien n'est moins sur !
2008 marque la fin de l'euphorie sur marché officinal, 2009 nous donnera la tendance du marché pour les années de forts départs en retraite d'ici 2017.
L'intensité de la crise que nous allons traverser façonnera ce paysage.
PS : En ce qui concerne la "crise" pharmaceutique, la lente et durable dégradation économique du réseau officinal, jusqu'à peu encore, ses effets ont été contenu par une optimisation permanente de l'outil officinal, au détriment de l'emploi salarié et des dépenses connexes. Les marges de manoeuvres en ce domaines sont désormais limitées surtout pour les plus récemment installés qui sont de loin les plus vulnérables.
Une question se pose, faut-il réformer en profondeur le secteur officinal avant ou après les nombreux départs en retraite qui vont caractériser les 10 années à venir ? ;-)
El Gringo
Message édité par : ElGringo / 23-11-2008 16:30