Si le medecin part, il y aura forcement une perte mais les gens du village sont fidèles, en général.. Un an après mon installation, un des medecins est parti à la retraite et à installer son successeur dans le bled d'à coté où il y avait une pharmacie: on a réussi à faire zéro..

La croissance, elle n'est pas toujours prévisible. Avant d'acheter, j'avais tablé sur quelque chose de bien plus faible (0-1-2), je ne me suis donc pas basé sur la croissance pour me décider. Ni sur une hausse de marge, je te rassure. ;-)

- lorsque j'ai acheté, les stats insee n'étaient pas effrayantes mais presque. Sur les 10 dernières années (et on ne parle pas d'avant), la chute de population était importante. Coup de pot (?), les efforts des villageois pour faire vivre le village ont enrayé la chute et la population s'est stabilisée, de même tout autour. Ne pas oublier le retour des baby-boomers retraités au pays. A un certain niveau, tout compte.

- le médecin de ma commune est tellement peu actif que son rôle est mineur. En milieu rural, il peut y avoir (pas systématiquement, pas dans tous les villages) une démarche militante. Chez moi, il y a encore un certain sentiment identitaire aussi. Pas mal de gens consultent ailleurs et reviennent au village pour les médicaments (même s'ils passent devant une autre officine). Tu n'es pas non plus obligé de t'installer dans un village sur le point de perdre son médecin, bien sûr... A moins qu'il ait trouvé à se faire remplacer. Ca existe, j'ai vu ça aussi près de chez moi. Tu vises un pays qui a quelques attraits du point de vu touristique quand même, ça peut favoriser les choses.

- la population est très âgée. Mais comme dit plus haut, retour des baby-boomers et arrivée de familles rajeunissent la moyenne d'âge. Attention, proportionnellement parlant. Vu la population, il ne faut pas penser à une grande vague.

- Il y a moins de 4 ans. ;-)

- Sur 10 ans, ça décroîtra. Mais ce sont des %, pas des euros. Et les autres paramètres ? Sans jeu-de-mot, il y a la marge pour voir venir. Ne pas sous-estimer le fait que la part des génériques va continuer à s'accroître, elle. Utiliser toutes les options à sa disposition (short-liners, pourquoi pas groupement,...). Ne pas oublier qu'en ayant moins de charges qu'en ville par exemple, on bénéficie d'un petit matelas supplémentaire. Et tu peux bénéficier de gardes plus fréquentes, à ne pas oublier, ça peut ne pas être négligeable.

Ces affaires peuvent (elles doivent !) avoir un EBE du tonnerre et elles peuvent t'offrir une marge tout à fait dans les normes actuelles.

Message édité par : Whoops / 14-10-2009 20:04

C'est plutôt rassurant, c'est sûr...

Le 23% de marge plancher, je ne l'atteins pas. Je pars de la marge du dernier exercice du prédécesseur moins 0,2 points.

comment ça disparaitre?
quel avenir selon vous pour ces petites phies?

Mais parmi tous les éléments dont tu as bénéficié, Whoops, plusieurs n'étaient pas prévisibles, ou du moins pas inéluctables. On ne peut pas bâtir un prévisionnel sur des "peut-être". Du moins dans mon cas avec très très peu d'apport.

C'est sûr que si on a 25% d'apport, on peut jouer : déjà, vu qu'on a moins emprunté, on a moins de risque de perdre. Ensuite, si malgré tout on se plante dès les premières années, même si on a fait plonger le CA et que l'officine a sérieusement perdu de sa valeur, on y laisse peut-être son apport, mais on repart à zéro.

Quand tu dois emprunter l'intégralité de la valeur du fonds, si un facteur extérieur vient foutre en l'air ton prévisionnel, que tu ne peux plus payer tes mensualités et que ton fonds a décoté, tu ne repars pas avec zéro : tu repars avec des dettes jusqu'au cou. Ca fait une petite différence. Qui d'ailleurs saute aux yeux du premier banquier venu qui, Dieu merci, ne te laissera pas jouer à ça !

Alors là, je crois que tu vas être surpris... S'il y avait eu autant de peut-être, je n'y serais pas allé. Je n'ai pas l'âme d'un kamikaze et j'ai tout mis dans cette affaire. J'avais le bilan sous les yeux et un prévisionnel qui n'a fait que prouver une chose : les risques étaient quasi-nuls. Ces officines peuvent avoir une capacité de remboursement de prêt énorme.

Et surtout : aucun peut-être, chez les banques ça n'a pas fait un pli. Elles ont toutes été partantes. Et je le répète, en raison de mon faible apport, j'ai emprunté à 100% du prix d'achat (101 ou 102 en réalité...). Aucun coup de pot, rien que des bonus, qui ne se sont pas tous fait tout seul non plus. Mais sans eux, ça aurait passé pareil...

Message édité par : Whoops / 14-10-2009 22:00

pour éviter la perte d'un médecin ou de plusieurs d'ailleurs qui partiraient en retraite, il existe une solution : les maisons médicales.

si il y a une seule pharmacie et que la population n'est pas proche de 6000 habitants, le coup du transfert dans un centre de santé regroupant médecins, infirmières, kinés + autres professions donne de très bons résultats. Le transfert ne pose pas de problème (seul au village). La mairie construit et installe tout le monde. Seuls les meubles représentent un investissement important avec le stock bien sur.

Les médecins sont donc assurés de trouver des remplaçants... on voit même la possibilité de voir arriver un troisième !!!

Si en plus, on s'occupe un peu de gestion : achats bien réfléchis (remises max si possible), politique de prix correcte (pour ne pas voir les patients acheter ailleurs), les banques suivent et se battent entre elles jusqu'à dire qu'il ne faut pas faire le marchand de tapis !

Bien sur la commune dans mon cas a vu sa population augmenter : de 1500 à 2000 avec l'arrivée de jeunes qui ont des habitudes de consommation et sont réceptifs à la pub tv...

bref, il y a des pistes à explorer et qui méritent votre attention.

le point le plus important dans la survie d'une pharmacie est la présence de médecins, c'est le point le plus important !

edit pour répondre à panda sans polluer le post = il aura fallu 3 ans pour voir poser la première pierre !

Message édité par : tinou / 14-10-2009 22:33

il s ont voulu faire pareil dans un village où j'ai travaillé
tout le monde dd'accord sur le même principe que tinou , et bravo et champagne
mais dès qu'il a fallu se bouger le bout de gras, tout le monde "désolé, mais j'ai pas le temps là"

les bonnes idées il y en a partout et pour tout le monde
faut juste renoncer a regarder desperate housewifes et ncis le soir à la télé(j'ai pris le maire himself en flag c'est pour cela que je donne cet exemple et que je ne donne pas le nom de la commune) et accepter de ce fouler et mettre la main à la pate

les pharmacies de campagne c'est génial!!!
on dirait un bon slogan publicitaire mais franchement je me plains pas de mon installatin sauf que j'aimerais que les gens arrêtent de déceder!!!sion je suis à +3% mais avec des incertitudes sur les gros traitements...
Bien sûr il faut bosser et être dispo...mais les gens (la plupart on va te dire sont reconnaissants).
Souvent on finit vers 20h et on voit pas son petit se coucher...mais sinon on y gagnera moins....

poour ce qui est des médecins ,lors de mon transfert en decembre 2008 ,j'ai fait construire un local pour des médecins (cout 100000 euros ,70 m2 ,remboursement sur 15 ans ) et j'ai cherché ,fait du porte à porte ,demandé aux médecins du secteur si leurs remplaçants cherchaient à s'installer ,etc etc et j'ai trouvé....deux jeunes ,un homme ,une femme .au bout de 6 mois d'installation ,ils font 13 clients par jour à eux deux ,c'est pas extraordinaire mais ça va venir .Ils ont les aides à l'installation donc ne sont pas pressés . Donc au total ,1200 habitants et trois médecins .

mais j'avoue que c'est un coup de chance .Tant qu'au transfert ,pour l'instant ,je stabilise le CA mais ça ne progresse pas ,pour autant ,je pense que d'ici 5 ans ,on "comptera les points" mais je pense que nous serons mieux armés que ceux des villes :bref ,pharmaciens des villes ,pharmaciens des champs ,ça me rapelle une fable ....

salut,
pour essayer d'apporter ma pierre à l'édifice, je dirais qu'il faut aussi distinguer pharmacies rurales et pharmacies "semi-rurales".
Je pense que les pharmacies hors des grandes agglomérations seront celles qui s'en sortiront le mieux, disons que je considère que ce sont celles qui sont le plus protégées.
Bien sur, ceci à condition d'être dans un village qui sans être immense, croit de manière régulière (et même si c'est très lentement) avec quelques médecins.
C'est dans ce type d'agglomération que le métier de pharmacien devient intéressant, la proximité avec autres soignants (médecins, infirmiers, kiné...) permet d'envisager le métier d'une autre façon.
Et puis, les ordonnances de lits et oxygènes ne sont pas systématiquement phagocytées par des prestataires à la sortie de l'hopital.
Il est aussi possible de travailler avec des éleveurs et faire pas mal de produits vétos.
Le seul élément réellement important est le nombre d'habitants pour espérer pouvoir finir son remboursement avant l'arrivée d'un confrère.
Et enfin pour rebondir sur les propos généraux sur l'installation : je dirais que ce n'est jamais le bon moment pour s'installer! Et oui, il y a la conjoncture actuelle, les banquiers pas sympas, la sécu pas gentille et la couleur du pyjama de votre compagne/compagnon...
Je suis jeune installé (1 an à peine) associé; qui plus est (le drame annoncé donc), dans une affaire qui était en chute de CA, dans un milieu semi-rural... Et bien bizarrement, ça fonctionne plutot bien!
Le CA est en train de remonter, la fréquentation augmente, j'ai trouvé un deuxième papa en mon associé (grosse différence d'âge) et j'ai le sourire aux lèvres même les jours de pluie!
Plus sérieusement, et je dis ceci en ayant un niveau proche de celui d'une huitre niveau comptable (ce qui n'empèche finalement pas de savoir soigner sa marge, faut juste réfléchir un peu, poser les bonnes questions, et savoir acheter...), si vous voyez la bonne affaire, c a d, l'affaire qui est dans vos moyens (qui vous permet de rembourser et de vivre convenablement), dans un environement qui vous convient (vous vous y voyez bien passer quelques années), que vous jugez rassurant pour vous (et là ça varie, c a d rural pour certains, plus ou moins isolé, seul au pays, dans un quartier chic, etc..) et surtout si c'est l'affaire que vous sentez bien et bien lancez vous!
Et oubliez aussi le "avant c'était mieux", avant de toute façon vous ne l'avez pas vécu alors...
Il n'y aura jamais de bonne période! Je suis un fervent adepte du quand on veut, on peut!
Alors allez y!

J'aurai plutôt dit : "ils soignent 13 patients par jour, qui viennent ensuite chercher leurs traitements chez moi. Il semble que la santé soit bonne dans mon village, et j'en suis heureux."
lol

6 patients par médecin et par jour, les journées doivent être longues au cabinet :-o

Message édité par : syncmaster / 22-10-2009 12:19

ca ,c'est sur mais il n'est pas forcément aisé pour des patients de changer leur habitude ,donc la patience s'impose pour eux ,tant qu'à venir après chez moi ,bien sur ,je l'espère :c'est aussi ça la survie de nos officines de campagne .

pharma13, merci pour tes encouragements... c'est vrai qu'ecoutant nos aieuls, ce n'est pas le moment de s'installer....
j'ai egalement des connaissances tres limités en gestion... ce qui me freine un peu
l'association semble etre un bon moyen: partir à 2 c'est plus rassurant, les competences de l'un completent celles de l'autre... :paf

c'est LA grande question...tous les adjoints qui veulent s'installer se la pose,
et si tu demandes aux pro (titulaires, transacs, banquiers, expert-comptables...) tu
auras des réponses souvent contradictoires..il n'y a pas de consensus sur le sujet..
c'est difficile d'anticiper sur 10 ans quand tout les 6 mois le gouv prend des décisions
qui impactent négativement l'économie officinale..de plus l'ouverture du capital sera
aussi.. bientot.. peut etre.. une réalité....ce qui est sur c'est que c'est au cas par cas
en fonction de l'officine, de l'emplacement, des perspectives de dvt...et encore et toujours
du prix de cession..mais l'instalation est une prise de risque certaine sans garantie de réussite
..

s'installer en association avec un titulaire déja en place est encore plus sécurisant pour toi et la banque, mais avec le risque de ne pas arriver à trouver ta place de titulaire dans l'affaire. Les gros CA sont surcotés en ce moment et recèlent généralement moins de potentiel qu'une petite mal gérée, mais la probabilité de revente à bon prix est meilleure je pense;ta capitalisation est plus sécurisée.

je suis assez d'accord avec cette remarque mais qui ne s'applique que dans le cas ou l'association est conçue pour le long terme (au dela de 5 ans). En revanche s'il s'agit d'une association avec cession progressive de parts pour un départ à la retraite, cela ne s'applique pas, bien au contraire !

dans une association avec cession progressive de parts pour départ à la retraite,qu'est-ce que tu entends MARINELA lorsque que tu dis cela ne s'applique pas?