Un autre proverbe africain, puisque le abl est ouvert :

"Si ton problème n'a pas de solution, tu n'as pas de problème".

A méditer aussi.

La politique, c'est l'art de chercher les problèmes, de les trouver, de les sous-évaluer et ensuite d'appliquer de manière inadéquate les mauvais remèdes.

Julius Marks, dit Groucho Marx

Et

Les faibles ont des problèmes. Les forts ont des solutions.

Louis Pauwels

Message édité par : ElGringo / 06-06-2008 17:03

On peut disserter des heures sur les bonnes affaires, les pharmacies vendues au rabais au milieu des palines, là où ne poussent ni vigne, ni océans, ni montagnes.

Et au final, peut-être trouvera-t-on, chaque année, quelques dizaines, 200 ou peut-être même 300 affaires à la fois viables et abordables à défaut d'être séduisantes. Le vieux discours du "quand on veut, on peut, il suffit de s'en donner les moyens" s'en satisfaira sans doute. Une poignée de Rambo, de Jean-Marie Messier ou d'Indiana Jones sauront en profiter. Faudrait-il être un super-héros pour s'installer aujourd'hui quand on n'a pas un sou ? Quand on est pharmacien, il semblerait. Mais que penser de tous ces médecins, kinés ou infirmiers qui autour de nous s'installent sans apport ni héroïsme particulier ? Sont-ils pour autant des losers ? Des professionnels de seconde zone ? Des incapables ? Sont-ils moins compétents ? Moins appréciés de leurs patients ? Apportent-ils un service moins important à la société ?

Quelques dizaines, deux ou trois centaines d'offcines à saisir à bas prix, en se saingant...
Alors que fera-t-on des 2500 ou 3000 nouveaux diplômés qui sortent chaque année des universités ? Quand bien même on aura retiré les hospitaliers, les biologistes ou les industriels, le compte n'y sera pas. Quel accueil notre profession réserve-t-elle à sa jeunesse ? Une profession qui n'assure pas sa propre succession est une profession qui meurt.

Tu as raison Damien et quoi qu'il advienne il n'y aura jamais 2500 officines à vendre, alors que proposes-tu?

Travailler chez Leclerc.
combien de temps les adjoints resteront-ils les soldats dociles d'un système qui les axclut ?

On entends ici et là des adjoints qui se lèvent contre Leclerc et emboîtent le pas des syndicats de pharmaciens [titulaires] dans les piètres manifestations organisées ça et là à grand renfort de tracts risibles de mensonges et de corporatisme.

Mais quelle différence y a-t-il entre :
1. rester assistant toute sa vie parce que cela est encore préférable à la poignée d'installations accessibles quand on n'a pas le sou ou
2. prendre la direction d'une pharmacie estampillée Leclerc ?

Réponse : peut-être 1000 ou 2000 euros de salaire. A méditer...

Excuse-moi, Manager, mais il y a un hic dans ta réponse... S'il y a autant de départs en retraite annuels que de diplôme, rien ne devrait s'opposer à ce que les nouvelles générations trouvent leur place...

Au fait, combien y a-t-il de pharmacies à vendre chaque année ?
Si les SEL n'y avaient pas fourré leur nez, en tenant compte des associations et si on avait eu la bonne idée de ne pas geler les créations, ole compte n'y serait peut-être pas encore. Mais au moins on s'en approcherait un peu.

Sauf erreur de ma part...

Mouai si c'est tout ce que tu as trouvé ça risque d'être juste.

Au delà du pharmacien il y a la santé publique, je te rappelle que tu as choisi de faire un métier de santé avec les responsabilités que cela inclus.

Selon toi en travaillant chez Leclerc pour ne pas le citer tu es sur de ne pas faillir à ta mission? Tu es sur que l'aspect commercial ne prendra pas le dessus?

Peut-être devriez vous réfléchir à faire évoluer le rôle du pharmacien en dehors de toute notion de commerce, cela règlerait le problème de posséder où non la boutique.

Un cabinet de médecin ça vaut quoi?
Pourquoi?

Un cabine de médecin, ça vaut entre 0 et quqlque chose qui se rembourse en 7 ans en vivant bien à côté.
Pourquoi ? Parce que la liberté de création.

Devrais-je m'y opposer au nom de la santé publique ? Encore faudrait-il que les pharmaciens soient garants de cette santé publique.

Je travaillle dans une officine de station balnéaire où se succèdent des myriades de touristes habitués à d'autres officines que la mienne. La moitié des femmes qui ont oublié leur pilule débarquent quand je leur annonce qu'il faut une ordonnance. Le suivi biologique, gynécologique, cardio-vasculaire ? C'est quoi ? Au fait, vous fumez ? ben oui, tant qu'à faire... Quand il s'agit d'un antibio véto, le taux passse à 99,9%. Qu'on délivre du Monuril sans ordonannce pour une cystite, soit. mais combien de pharmaciens savent-ils faire la différence entre une cystite simple et une cystite compliquée ou à risque ? encore faudrait-il poser une ou deux questions. Pas fait. Si j'en juge par les patientes que j'interroge, peut-être 5% : la question ne leur a jamais été posée après 5 ou 10 "dépannages". Et je passe sur les patients qui ne savent pas après 1 an que le Xalatan se conserve au frais ou qu'un collyre se jette après 1 mois...

Et le meilleur pour la fin : l'un de mes patients est séro-positif. Traité par Truvada depuis février. Poso 1/jour pendant 4 mois; Ce sont des boîtes de 30. 6 boîtes lui ont été délivrées en 3 mois. En 6 fois, soit une tous les 15 jours. La quantité pour 6 mois. Je m'interroge. Je l'interroge. Je me rends compte que je suis le premier à le faire. Il prend 2/jour depuis 3 mois, convaincu de faire comme il faut. J'appelle l'hopital, au cas où. 30 min. d'attente. la réponse est claire et sans appel : le Truvada, c'est 1/jour ! Alors quoi ? 6 dispensations à 15 jours d'intervalle et pas fichu de se rendre compte de quoi que ce soit ? Ou bien si, peut-êter, de se rendre compte des 4500 € tombés au fond du titoir caisse (peu de marge, certes, mais les pharmacies se revendent-elles à la marge ou au CA ?)

La vérité, c'est que pris dans notre routine, nous les pharmaciens ne remplissons souvent plus notre fonction. Nous sommes parfois même dangereux pour nos clients et à ce compte-là l'intérêt du patient serait de se faire délivrer ses traitements (sans marge ?) par son médecin. Aucun risque d'erreur ! Leclerc ferait aussi bien, et peut-être mieux. Plus réglo en tout cas, moyennant quelques procédures ! De même que Darty est souvent plus digne de confiance que le petit artisan du coin. C'est triste, mais c'est ainsi...

Ben écoute je ne sais pas avec exactitude combien sortent ou vont sortir, mais surement pas assez.

Je comprends aussi que dans votre esprit vous puissiez penser que vous n'avez pas fait 6 ans d'études supérieures pour être le larbin d'un autre.

Je fais juste l'avocat du diable. ;-)

C'est bien la preuve que nous (ou plutôt nos aînés) nous sommes beaucoup trop écartés de notre vrai rôle de pharmacien. Tu poses les bonnes questions Damien-en-mer!!
Mais au lieu de baisser les bras, il faut cesser d'agir comme des épiciers et nous recentrer sur notre métier de conseil, de santé publique, etc...C'est notre seule chance de justifier notre place au sein du système de santé actuel...

Oui nous gagnerons moins d'argent. Il faut une fois pour toutes l'accepter, c'est tout. Mais c'est à nous de nous imposer et de faire valoir nos qualités, sans quoi effectivement nous n'avons plus lieu d'exister...

Je ne baisse pas les bras, durdur !

Et pour preuve je te renvoie au forum "Association d'adjoints : Passage à l'acte etc..." accessible depuis la page d'accueil. On est une poignée aujourd'hui. Combien demain ?

A bientôt.

Voilà qui semble intéressant. Et c'est pas en vendant son âme à son épicier fusse t'il Leclerc qu'on en sort grandi.

Recentrez vous sur votre métier et arrêtez de lorgner sur vos ainés c'est eux qui ont perverti le système.

Prenez un médecin dont on parlait plus haut, croyez vous qu'il fait un métier plus difficile qu'un adjoint? Moins rémunérateur? Au moins lui il ne se ruine pas dans son fond de commerce.

Merci Manager de traduire ici avec des mots simples la manière dont j'aimerais exercer ma profession.
Malheureusement aujourd'hui, ce ne sont que des voeux pieux. Je ne suis pas médecin et ne peux donc m'installer sans me ruiner dans mon fond.
Mais tout n'est pas perdu. Le diplôme de pharmacien ouvre les portes de la 3ème année de médecine !

Je sais que tu ne peux pas t'installer sans te ruiner, mais je te parle de voie d'exploration. Imagine que tu ne sois plus salarié mais que tu vendes tes actes de dispensation ou de conseil au sein d'un établissement pharmaceutique qui ne t'appartiendrait pas.

Le dernier rapport du Conseil de l'Ordre sur le bilan et les perspectives de l'officine soulève plein de pistes allant dans ce sens. Je lui emboîte le pas et le tien avec. Toute évolution permettant aux jeunes et futurs confrères de trouver dans leur exercice l'épanouissement auquel ils aspiraient en s'engageant pour 6 ans d'études mérite d'être soutenue. Pour moi, peut-être par la force des choses, ce n'est pas la capitalisation qui compte. Tout ce que je demande, c'est de pouvoir exercer un métier de pharmacien à part entière, avec toute sa liberté de jugement. Et non un métier de sous-pharmacien, ou de pharmacien-"adjoint" pour rester politiquement correct.

Je t'accorde, pour en revenir au débat précédent, qu'être employé par Leclerc ôte une part de liberté. Mais je crains bien que cela en ôte moins que la "main-mise-sur-tout" de trop nombreux titualires. Car bien souvent les adjoints ne sont pas des cadres employés pour leurs facultés d'initiative ou d'encadrement, mais des salariés "protégés," employés parce qu'on y est obligé, avec un statut de cadre imposé, à un salaire qu'on préférerait éviter (ce qui se défend, si j'en juge par mes amis ingénieurs ou directeur de collectivité territoriale dont les compétences n'ont rien à envier aux miennes, dont les responsabilités dépassent largement les miennes, dont les heures ne sont pas comptées et dont les salaires atteignent péniblement 60% du mien)

Damien en Mer je suis intéressé par ton association mais attention il ne faut pas se tromper de cible! comme le dit manager plus haut si on veut changer le systeme actuel il est temps de faire en sorte que le métier de pharmacien se recentre comme un professionel de santé et non plus essentiellement comme un commercant, et pour cela il est temps de faire pression sur le conseil de l ordre pour que l on reconnaisse l acte pharmaceutique ( cela est préconisé d ailleurs dans le livre blanc par une signature ou mieux coreler l inscription à l ordre à la carte cps) et cela réglerait le probleme de l apport et surement de l installation.

C'est dommage de considérer les titulaires comme tes ennemis, Damien. Moi je distingue très nettement d'un côté les titulaires "baby boomers" qui s'en sont mis plein les poches en passant leurs journées au golf et de l'autre côté la jeune génération qui trime 60 heures par semaine pour gagner...un coeff 500.

Ces titulaires ont considérablement terni l'image de la profession, et c'est de leur faute si aujourd'hui on nous pointe du doigt comme étant des rentiers...Aujourd'hui ils ont l'âge de la retraite, et c'est à nous, jeunes, d'imposer notre style;en s'installant pour les plus chanceux d'entre nous, ou en se faisant embaucher par de jeunes titulaires dynamiques qui ont souffert du même manque de reconnaissance que nous et qui par conséquent nous offriront des postes plus valorisants.

Quoi qu'on en pense notre destin est entre nos mains et va se jouer dans les mois ou années qui viennent. Je trouve excellente ton initiative d'association, de même que ce genre de débat d'idées vraiment très intéressant et constructif.C'est le début d'une nouvelle génération...J'y crois

Dur Dur,

je ne considère pas les titulaires comme des ennemis. Individuellement, chacun se défend comme il peut et c'est normal. Collectivement aussi, les 3 syndicats de titulaires défendent leurs intérêts et c'est là aussi tout à fait normal. Ils sont dans leur rôle. Je constate simplement qu'aujourd'hui, les intérêts d'une majorité de titulaires empêche l'évolution professionnelle d'une majorité d'adjoints et cette situation est préoccupante. D'où l'association que nous avons créée... Et je te remercie de saluer notre initiative.

Damien en Mer

"Ils sont dans leur rôle. Je constate simplement qu'aujourd'hui, les intérêts d'une majorité de titulaires empêche l'évolution professionnelle d'une majorité d'adjoints et cette situation est préoccupante."

Je suis globalement d'accord avec tout les propos de Damien en Mer.....je maintiens aussi que certains titulaires nous ont foutu bien dans la m.... et qu'il faut pas que l'on les laisse partir avec l'oseille......a quand une loi de surtaxation pour les titulaires vendant au dessus de 60 % ?....

on est en plein délire là......