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Forum » » Vers le futur » » Menace imminente sur le monopole


Posté : 14-07-2014 12:31 icone du post

La pharmacie d'officine a longtemps (trop?) vécu sur une certaine facilité: des CA (et donc des revenus et des valorisation de fond) qui augmentaient mécaniquement, sans finalement trop se fatiguer et surtout sans se soucier des problèmes de fond (réelle valeur ajoutée du pharmacien officinal dans le système de soin? valorisation de cette valeur ajoutée face à la valorisation commerciale et entrepreneuriale? place (réduite?) faites aux jeunes et aux pharmaciens salariés par la profession en terme d'évolution et de reconnaissance?).

Ces questions de fond se posent maintenant avec acuité à l'ensemble de la profession ... en sachant qu'un certain malaise est maintenant clairement objectivé par la faible attractivité de la profession (voir à ce sujet l'intervention du président de l'observatoire démographique des professions de santé dans le dernier journal de l'ordre des pharmaciens):
"La profession est en crise. Et, pour la première fois, elle connaît le chômage..." et "En premier lieu, la profession apparaît moins attractive chez les jeunes, car elle figure en 4e position des choix des étudiants en fin de Paces. Ensuite, seules les filières hôpital et biologie restent prisées, c’est nettement moins le cas pour la filière officine".

L'évolution prévisible:
- une diminution du nombre de pharmacies, déjà actée par le durcissement du numérus d'installation, qui va heureusement permettre aux titulaires en place de garder peu ou prou leurs revenus actuels (être moins nombreux pour vivre aussi bien) et la valorisation de leurs fonds.

- un zeste de nouvelles missions (conseil, entretien pharmaceutique, vaccination...) qui va tenter de conforter ou de maintenir la place de l'officinal dans le système de santé (opération de communication ou réelle implication?)

- une image de moins en moins attractive de l'officine pour les jeunes ; le niveau de recrutement va continuer à baisser, ce qui est au final logique car il s'agit d'une adaptation aux perspectives (les jeunes auront pour certains d'entre eux des perspectives médiocres, puisque une majorité ne pourra pas d'installer...).

La pharmacie d'officine risque au final de décrocher du peloton noble des professions de santé (médecin, dentiste, sage femme, vétérinaire) pour devenir une profession intermédiaire de santé...(au statut proche de celui de l'opticien) et seuls les plus entreprenants et commerciaux s'en sortiront. Ce décrochage n'est-il pas déjà une réalité en terme de conditions d'emploi, de salaires et de perspectives pour de nombreux pharmaciens adjoints?





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