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Posté : 12-09-2014 20:21 
Voilà ce que j'ai recu ce jour de la fspf :
j'ai été contacté hier par l'inspecteur de la pharmacie de l'ARS de Franche-Comté qui recevait dès le matin des fax de l'USPO remplis par des confrères bien sûr soucieux comme nous tous de leur avenir, de celui de leurs équipes, de celui de leur capital.
il m'a alerté sur le fait que le mot de "GREVE" n'y figurait pas et que donc ce droit constitutionnel ne pouvait être revendiqué par ce texte et donc que les pharmaciens ayant rédigé et routé ce message informaient seulement qu'ils allaient être défaillants dans le tour de garde et c'est tout...
CE COURRIER EST TRES DANGEREUX POUR CEUX QUI LE REMPLISSENT CAR ILS SE METTENT HORS LA LOI ET HORS DES REGLES D'ORGANISATION DES GARDES...
ALORS MERCI Mr BONNEFOND DE RISQUER DE METTRE DES CONFRERES DANS CE TYPE DE PROBLEMES!!!
Cher confrère, nous savons évidemment toute l'angoisse et la colère qui peuvent vous envahir en ce moment, et peut-être face aux gesticulations de Mr BONNEFOND, vous faire penser que d'autres ne font rien, pas assez, ou pas assez fort pour vous!
Réunis en CA hier à Paris, vos représentants de la FSPF ont décidé avec l'accord spontané du CA de l'UNPF, d'un plan d'action commun très impactant, très médiatique, très stigmatisant des décideurs gouvernementaux....SI NOS ARGUMENTS NE SONT PAS ENTENDUS pendant cette semaine d'arbitrages ministériels.
CE N'EST PAS LE MOMENT DE LA GESTICULATION. Nous travaillons pour vous car nous travaillons pour nous également, étant le syndicat qui prétend protéger les intérêts de tous les pharmaciens et de toutes les pharmacies!!!
Alors, laissez à vos syndicats régionaux gérer l'organisation des gardes, ne laissez pas un hurluberlu semer la zizanie dans notre région et risquer ensuite par ses prises de positions et ses conseils approximatifs entraîner des confrères dans des situations compliquées et de faire croire à l'ARS qu'elle doit s'emparer de l'organisation de nos gardes.
Nous saurons évaluer la pertinence de déclencher une grève généralisée des gardes, mais ce n'est pas le moment, ce n'est pas l'axe prioritaire retenu pour le moment (cf plus haut)
ALORS AIDEZ VOUS, ET AIDEZ NOUS A VOUS AIDER... N'ENVOYEZ PAS CE COURRIER A L'ARS, IL VOUS MET EN DANGER ET NOUS EMPECHE DE BIEN VOUS DEFENDRE
Préparez vous à RELAYER auprès de vos élus municipaux, généraux, régionaux et nos parlementaires les messages que nous vous adresserons sous peu,
veuillez trouver ci-après la lettre ouverte à Mr MONTEBOURG que j'avais fin juillet adressée à la presse régionale, les radios, télés régionales, tous les élus cités plus haut. Un début pour votre argumentaire vers vos élus...
Rodolphe POURTIER
Président du syndicat FSPF de Franche-Comté
Président de l'Union Régionale des Pharmaciens de Franche-Comté
Lettre ouverte à Mr Arnaud MONTEBOURG,
Ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique,
Monsieur le Ministre,
Dans un discours fait le 10 juillet 2014, sur la base, entre autres, d’un rapport de l’IGF publié depuis, vous avez présenté « un plan de bataille en faveur du retour de la croissance et des créations d’emplois tenant en 3 points :
- LUTTER CONTRE LES RENTES ET REDISTRIBUER DU POUVOIR D’ACHAT ;
- Investir dans les infrastructures et transformer le pays ;
- Réinventer le financement pour remplacer l’argent public, devenu rare. »
Le monopole pharmaceutique de distribution des médicaments a été depuis savamment présenté comme une rente avec toute les « vertus » dont peut se parer aujourd’hui ce terme. Quelle amertume pour tous les pharmaciens d’officine de voir leur métier uniquement apprécié par le petit bout mercantile de la lorgnette de services de l’état qui veulent à tout prix considérer le médicament comme un produit de consommation courante (ce qui arrangerait beaucoup d’autres circuits de distribution) et non pas par le service rendu par toute une profession et ses salariés dévoués à un système de santé en danger.
Depuis des années, notre profession à l’économie encadrée pour 80% de son activité par des prix imposés a payé un lourd tribut aux efforts de redressement des finances de notre assurance maladie et sert de bouc émissaire auprès des populations pour toutes les décisions qui ont entamé leur pouvoir d’achat de santé.
Ce monopole de distribution, s’il est un avantage commercial certain, a toujours été la contrepartie de services rendus par la profession à la santé publique (maillage territorial exemplaire pour une présence de point de santé partout en France, gardes pharmaceutiques 24/24, investissement dans des missions de santé à destination de populations ciblées par l’assurance maladie, relais/promotion de campagnes de santé en régions, obligations d’emplois de personnels qualifiés et responsables, permanence sans rendez-vous de ce point de santé dans des zones parfois démédicalisées avec des amplitudes d’horaires d’ouvertures qui n’ont fait que croître
) MAIS aussi de justes freins à une activité commerciale débridée par respect d’un code de déontologie appliqué à ces médicaments sources de bienfaits mais aussi de risques, et par des limitations toutes aussi justes de notre libéralité commerciale (publicité et démarchages interdits, copinage interdit avec les médecins prescripteurs, encadrement des prix d’achat et de vente des médicaments remboursables avec parfois, cf la LPPR, des difficultés à ne pas se retrouver dans un dumping illégal de fait
)
La loi HPST de 2009, la Loi relative à la santé en préparation et notamment son volet prévention, donnent aux pharmaciens d’officine de nouvelles missions et responsabilités dans la chaîne de santé assurée par tous les professionnels de santé salariés et libéraux.
Une profession mise à genoux par la perte de 8 à 10% de son activité ne pourrait plus rendre tous ces services que la population attend et reçoit d’elle.
Je joins à cette lettre ouverte des références à des communications qui faisaient espérer à certains l’obtention de ce marché des médicaments non remboursables, mais qui le refuseraient s’ils devaient assurer les contreparties qui nous sont demandées aujourd’hui.
Je reste évidemment à votre disposition ou à celle de vos services pour argumenter autour de ces références communiquées plus bas.
Dans d’autres pays , Italie, Allemagne
, sans employer de personnel qualifié en nombre suffisant au vu des critères français actuels, parce-que le médicament non remboursé est considéré comme un produit de consommation courante, les mêmes qui aujourd’hui garantissent leur pouvoir de faire baisser les prix de ces « produits » en France, détiennent ce marché depuis des années et les vendent beaucoup plus cher aux « consommateurs »
Alors, Monsieur le MINISTRE,
- Les médicaments ne sont pas des produits de consommation comme les autres car s’ils sont mal utilisés ils sont dangereux, même les plus répandus et qui paraissent les plus maîtrisés (Nurofen©, paracétamol
cf références en fin de pages)
- Les médicaments sans ordonnance vendus par les officines françaises sont parmi les moins chers d’Europe,
- Le coût moyen de cette médication non remboursée pour une famille est de 100EUR dont une économie de 10 à 15 % espérée par de telles mesures génèrerait un pouvoir d’achat annuel pour une famille de 10 à 15 euros
en ayant condamné combien d’emplois directs et indirects et fait perdre quelle qualité de service à la population ?
- En prix de vente Hors Taxes, ces produits non remboursés n’ont pas beaucoup varié de prix depuis des années, alors que le pouvoir d’achat des français a pourtant été écorné de 4,5 % de prélèvements supplémentaires de TVA dessus !
- Le système français de santé, avec son coût, mais aussi avec ses plus-values a permis d’éviter des scandales sanitaires que d’autres pays ont subi (contrefaçon,
) et chaque jour l’activité de contrôle de l’ANSM est confirmée par des communications de réévaluations, des alertes ou retraits de lots
- Les pharmacies françaises doivent vivre et survivre pour certaines afin de pouvoir relever les challenges à venir :
· La modernisation des matériels en phase avec la simplification informatique des relations avec l’assurance maladie
· La mise en place de démarches qualité et de sécurisation tout au long de la chaîne de distribution des médicaments
· L’accompagnement thérapeutique de patients ciblés
· Les programmes d’amélioration de l’observance des traitements par les patients
· La participation à des programmes de prévention
- Vous trouverez 24h/24 et 7j/7 une pharmacie de garde en appelant le 3237
- Une pharmacie ferme déjà tous les 3 jours en France !
- Presque la moitié des officines sont dans le rouge en fin de mois !
- Les médicaments vendus par d’autres circuits en Europe coûtent souvent plus cher et de beaucoup aux familles (merci d’ailleurs aux médias de ne pas avoir pris au mot certains grands déclameurs par des enquêtes faciles à mener)
- La pharmacie d’officine française doit certainement évoluer vers une homogénéisation des pratiques et des services rendus dans une permanente recherche d’efficience en santé publique mais ce ne sera pas en la paupérisant qu’elle y arrivera.
- Les GMS qui exploitent une parapharmacie ne garantissent déjà pas aujourd’hui à leurs clients la présence permanente et effective de docteurs en pharmacie pendant la totalité de leurs heures d’ouverture, comme le prévoit certaines conventions exigées par les laboratoires fabricants, que nous signons nous-mêmes et respectons ! Pourquoi en serait-il autrement envers le médicament non remboursable non listé ?
Monsieur le Ministre, nos représentants professionnels sont en discussion avec vos services et ceux d’autres ministères et nous leur faisons entièrement confiance pour amener dans vos rencontres tout le cur d’une profession et son engagement évaluable au service de la santé de la population française.
Si en région, des membres de vos services en exprimaient le moindre besoin, nous serons honorés de les accompagner dans leurs réflexions et vous proposons même, si l’envie de vérifier nos allégations vous prenait, de vous accueillir dans une de nos officines pendant une journée pour vous démontrer la multitude de services que nous rendons à la population grâce à notre juste rémunération actuelle.
Avec mes remerciements pour l’attention que vous voudrez bien manifester à cette lettre, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations distinguées et l’expression de ma grande inquiétude en rapport avec les annonces injustes faites ces derniers jours,
Rodolphe POURTIER,
Président de l’Union Régionale des professions de Santé Pharmaciens de Franche-Comté
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