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Forum » » L'installation » » Attentisme jusqu'en 2013...
Posté : 22-12-2011 13:10 
La pharmacie d'officine est dans un tournant scabreux. Soit la politique de santé de la France se tourne vers un système de santé équilibré et le métier de pharmacien-marchand-de-boite se transforme en une vraie composante active de la santé et à valeur ajoutée affirmée (via dispositions HPST, actes etc.), soit les politiques français jettent le bébé avec l'eau du bain et se tournent vers l'europe et un système de santé privé à coup de mutuelles-pseudo-assurances qui videra de toute substance les gardes-fous actuels que ce sont les médecins, les pharmaciens, les kinés, les infimières ou les dentistes.
Prenez l'exemple des LABM. Pour eux, le tournant est passé... A Paris, sur le boulevard où j'exerce, 2 laboratoires se sont ouverts depuis septembre. Etonnant non ? Hé bien pas du tout : ce sont des pas de porte de 30 m2 où les prélèvements sont faits et envoyés dans la demi-journée dans toute l'europe. On vous délivre une carte format CB sur laquelle est indiqué votre ID et votre mot de passe pour obtenir vos résultats - débrouille toi avec ça. Pas de tiers-payant bien qu'ils vous demande votre carte vitale pour créer votre dossier (ça gagne du temps), encore moins de prise en compte de mutuelle (si pas content voir ailleurs). Ou sinon, ce sont des laboratoires assignés par les mutuelles, laboratoires dont elles sont déjà propriétaires ou en deal pour du bon business.
Quel rapport avec l'officine ? En allemagne Doc Morris a imaginé un boite au lettre sur les quais du métro. Après validation de votre ordonnance (déposée en attendant le métro donc pas de perte de temps), les médicaments sont expédiés de hollande vers votre domicile pour les recevoir en 48heures chrono après dépot.
Les perspectives ne sont vraiment pas bonnes et si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain. Donc les prétentions des acheteurs raisonnables vont finir par être prises en compte, ne serait-ce que parce que les banques identifient parfaitement le danger de prêter aux pharmaciens utopistes.
Il n'est donc plus question d'attentisme mais d'engagement (au sens devenir son propre patron) à un prix raisonnable économiquement parlant et surtout digne pour l'acheteur. Sinon hé bien il ne faut pas acheter; toute une vie est remplie d'occasions ratées: chaque seconde qui passe en voit des millions à travers le monde.
Notes bien que je suis propriétaire de ma pharmacie mais vu le contexte actuel et futur, je n'imagine pas une seule seconde récupérer un capital dans 10 ou 15 ans. Je rembourse à perte mais cela ne me gène plus; au moins j'exerce dans de bonnes conditions à la fois vis à vis des patients et vis à vis du personnel qui est heureux de travailler avec moi. C'est un choix, le mien.
C'était mon quart d'heure de philo. Bonnes fêtes à toutes et tous.
Cet article provient de Pharmechange
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