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Oxynitrine

Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » La Pharmacie : un secteur sur le déclin ?


Posté : 09-09-2017 23:43 icone du post

C'est curieux, mais je n'ai jamais vu de pharmaciens partager votre enthousiasme en 12 ans de métier d'adjoint.
A croire que sur ce forum on tente d'attirer les étudiants vers un traquenard.
J'ai pourtant travaillé dans de nombreuses officines, ville, campagne profonde, quartiers pauvres, pharmacie/usine de grande surface, parapharmacie, PUI, grossistes et même laboratoire de recherche clinique.
J'ai assité à pas mal de fermetures d'officines autour de moi, j'ai subi un licenciement économique, j'assiste à une baisse des marges catastrophique depuis que je travaille, le chômage est une réalité dans ce métier, l'aspect médicale est de moins en moins présent : les pharmacies ressemblent de plus en plus à des GMS, etc…
Le pharmacien d'aujourd'hui a du souci à se faire. L'avenir lui réserve des surprises.
Il faut savoir que la pharmacie est le premier domaine que les gouvernements massacrent quand il s'agit de prendre des mesures d'économie de dépenses de santé.
Quand les médecins réclament une augmentation, les gouvernements cèdent dans la foulée. Les pharmaciens, eux, ne sont plus entendus depuis belle lurette. Il faut dire que nous cultivons l'image de tiroir caisse avec succès.
Quand on assiste à l'ouverture de pharmacies de plus de 1000m2 discount, on réalise très vite que notre conseil de l'Ordre ne sert à rien. Notre métier est bradé, notre image salie.
Dans quelques années, c'est le paracetamol, l'ibuprofène, qui arriveront dans les parapharmacies MEL et Co. : prévoyez 7000 fermetures d'officines et autant d'adjoints au chômage dans les mois qui suivent.
Il faudrait être aveugle comme le conseil de l'ordre pour ne pas prédire qu'un MEL ne se contentera pas de ces deux principes actifs : d'autres spécialités s'engouffreront dans les parapharmacies.
Et ne parlons pas de la légendaire solidarité et compassion entre pharmaciens. Exemple tout bête : les ehpad mettent de plus en plus la pression sur les pharmaciens qui les fournissent en médicaments pour imposer la mise en place de PDA. Les pharmaciens se retrouvent à faire le boulot des infirmières sans en tirer de bénéfices. Certains pharmaciens peu scrupuleux ratissent tellement large (avec la bénédiction du conseil de l'ordre corrompu également) que les petites officines sont obligées de négocier avec les directeurs d'ehpad pour réaliser gratuitement les piluliers des résidents.

Franchement, si j'ai un conseil à te donner, choisi médecine : pas de chômage, un revenu bien plus confortable, pas de pression manageriale de titulaires de grosses pharmacies, une reconnaissance des patients et du public, etc, etc, etc...

Cet article provient de Pharmechange
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