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parmentier

Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » Nouvelle mission, piège a cons ?


Posté : 29-11-2013 18:42 icone du post

La crise actuelle (qui reste relative) en pharmacie semble être à la fois une crise structurelle (déprofessionalisation de la fonction de pharmacien) et conjoncturelle (recul des ventes de médicaments).

La réponse à ce malaise de la pharmacie en France est double:
- Le développement de nouvelles missions, s'inscrivant dans une stratégie de reprofessionalisation du pharmacien d'officine (ou d'arrêt du mouvement de déprofessionalisation), et qui touche peu ou prou tous les pays occidentaux (en étant particulièrement présent dans les pays anglosaxons).
- Le mouvement de concentration des officines (être moins nombreux pour vivre mieux ou au mois aussi bien), qui est déjà organisé et planifié par les augmentations du numérus géodémographique décidées notament par Madame Bachelot et les syndicats. C'est donc géré par la loi (spécificité française) et cela vise finalement à renforcer la "rente". Avec ces nouvelles règles (une pharmacie pour 4500 habitants au lieu de 1 pharmacie pour 2500 habitants ou pour 3000 habitants, en dehors du seuil de la première pharmacie de la commune qui reste fixé à 1 pour 2500 habitants), il y a au moins 25 à 30 % de pharmacie surnuméraires en France (soit 5000 à 6000 officines). La disparition logique de ces pharmacies (puisqu'en surnombre vis à vis de la loi) redonnerait une bouffée d'air à celles qui resteront... et il n'y aucun risque de désertification pharmaceutique, juste un strict respect de la loi de répartition. Le véritable enjeu est donc qui va disparaitre et comment? En ce qui concerne les salariés, le mouvement de concentrations devrait s'accompagner d'une compression des effectifs pour les pharmaciens et les préparateurs... Enfin, c'est un peu le bal des hypocrites quand les représentants de la profession se plaignent de la disparition d'une pharmacie tous les 3 jours, puisque ce sont les mêmes qui sont à l'origine des nouvelles regles du numérus clausus à l'installation.

Plus que les nouvelles missions et la renégociation de la marge et/ou de l'évolution de la rémunération (forfait, honoraires...), c'est l'adéquation à la nouvelle loi de répartition qui devrait être l'élément clé de l'évolution officinale dans les prochaines années...Le débat actuel est finalement un peu vain: le choix stratégique a sans doute déjà été fait (privilégier une certaine forme de rente et un mouvement de concentration). Ce choix français d'une surrégulation de la pharmacie et d'une défense des situations acquises pourrait par ailleurs freiner au final les évolutions et le développement des nouvelles missions...(comme toute situation de rente freine les développements). N'est-il pas curieux que les pays les plus en pointe pour la reprofessionalisation et les nouvelles missions du pharmacien soient les pays anglos saxons ou la régulation pharmaceutique est la plus faible? Dans ces pays, le pharmacien ne se protége pas par un numérus clausus ou un monopole étendu; son seul salut est donc de développer sa compétence et sa plus value...

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