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pharmit

Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » [Résolu] - SALARIES EN OFFICINE ET CHOMAGE VOS QUESTIONS


Posté : 30-01-2011 10:37 icone du post

Il y a quelques jours on a eu un autre sujet "ces adjoints qui décident de ne pas s'installer" qui m'a fait réfléchir sur la profession de pharmacien et m'a partiellement éclairci les idées.
J'ai toujours vu notre profession comme quelque chose de difficile à réussir car on est partagés entre le besoin de faire marcher "la boutique" et le fait que notre marchandise c'est quelque chose de très délicat, c'est à dire la Santé. Concilier ces deux aspects ne m'a jamais paru évident.
En un contexte si délicat de dépression économique globale s'installer devient presque un jeu d'équilibriste pour les nouveaux titulaires. Et les adjoints se retrouvent souvent à négocier des coefficients qu'il y a 5 ans étaient destinés à des jeunes sans expérience.

Au delà de tout ça il y a les officines, qui sont pour la plupart des petites (très) petites entreprises où, ni le titulaire, ni les employés, ont la culture de l'entreprise.
Combien de titulaires sont capables d'analyser leur officine et voir comment optimiser ses ressources, améliorer la rentabilité, etc., mise à part la solution banale et grossière de "vendre trois produits pour un rhume"?
Et combien d'adjoints se présentent à un entretien d'embauche en disant "je vais amener à l'officine ça, ça et ça, je vais développer un secteur plutôt qu'un autre?
Il n'y a pas la mentalité de l'entreprise (sauf exceptions) car on a pas été formés pour ça, et rarement on voit de la créativité, des initiatives pour ramener de la clientèle, pour animer, rendre plus intéressant, ludique et utile la présence de l'officine.

En tant qu'adjoint je me sens souvent frustrée car j'ai envie de faire plus mais j'ai rarement trouvé des titulaires qui veuillent me suivre. Rien que déplacer les produits d'un rayon en a fait paniquer plus d'un.

Dans l'officine de demain je vois des adjoints créatifs, capables et formés pour analyser la réalité de l'officine et apporter des changements efficaces, pour faire évoluer la profession encore trop partagée entre la pure délivrance et (malheureusement) le pur coté mercantile.

Je vois des titulaires plus humbles, capables de reconnaitre que, dans cet exercice chronophage et extrêmement polyvalent qui consiste à faire bien tourner une officine, ils ne peuvent ou ne savent pas forcement tout faire, alors qu'ils peuvent, en fonction de leur projet, former le personnel pour qu'on aille tous dans le même sens et que chacun au sein de l'entreprise, trouve son conte et soit stimulé à mieux faire.

Donc, je me dis tous les jours en cherchant des idées, en lisant des histoires de pharmaciens courageux et originaux, soyons créatifs et humbles et il y aura encore de la place pour nous et les officines en faisant ce que nous aimons!

Cet article provient de Pharmechange
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