Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » quel avenir???
Posté : 27-09-2009 12:07 
De mon côté, depuis juin, 3 adjointes de mon entourage ont été licenciées pour raisons "économiques", la raison économique se limitant toujours au fait que leur diplôme n'était plus obligatoire au vu du chiffre d'affaire. Non parce que celui-ci avait diminué et ne permettait plus de payer les adjointes en question, mais simplement parce qu'il avait augmenté moins vite que la limite imposant la présence d'un adjoint. Le W-E dernier, lors d'une AG de l'ANEPF à Lille, un étudiant de 6ème année (qui a choisi la filière répartition pour échapper à l'avenir bouché de son premier choix, l'officine), suggérait, entre autre et dans un cri du coeur, que les pharmaciens qui embauchent des diététicien(ne)s leur préfèrent des confères, puisqu'ils sont également formés à la diététique. La réponse était sur les lèvres de tous les titulaires invités à cette conférence sur la première installation. Elle y est restée. No comment. Après la conférence, une jeune consoeur qui a fini ses études et passé sa thèse en juin, me parlait de ses difficultés à trouver un remplacement. Sa zone géographique ? La France entière ! Mais il y a aujourd'hui suffisamment de remplaçants expérimentés sur le marché pour qu'on ne donne plus aux jeunes la chance que j'ai eue il y a 8 ans : coeff 600 en CDI 4 mois après la fin de mes études, le tout sans thèse ! Son expérience faisait écho à ce que me disait l'un des organisateurs de l'AG (sixième année) : les anciens étudiants sortis de la fac ces dernières années nous font sans cesse part de leurs difficultés à trouver du travail en officine.
Plaisant tableau, n'est-ce pas ?
Evidemment, tous les employeurs ne licencient pas leurs salariés au fur et à mesure qu'ils en ont simplement le droit, mais quand un repreneur doit tailler dans les dépenses pour satisfaire les appétits d'un vendeur, il n'hésite parfois malheureusement pas bien longtemps à se séparer d'un confrère "inutile" (?). Comme le calcul a été fait dans un autre sujet, en 2009, il y a 5600 postes de pharmaciens obligatoires de moins qu'en 2004 (30% d'augmentation du CA par pharmacien contre 17% d'augmentation du CA des officines). Alors tous ces licenciements dont on parle sur Pharmechange ou que vous voyez autour de vous, dites-vous bien que ce n'est que le début, vu les augmentations de numerus clausus actuelles.
Alors que faire ? Attendre chacun de son côté, en tremblant pour que la malédiction ne s'abatte pas sur nous ou en se persuadant qu'on sort du lot et que les autres peuvent bien crever tout seuls ?
Petite remarque : un étudiant ayant des responsabilités à la corpo de Lille m'a parlé d'anciens élèves qui gagnaient dans les parapharmacies Leclerc 4 500€ par mois. Pour des postes à responsabilités. A la sortie de la fac. Combien de pharmaciens employeurs accordent-ils la même confiance (sans parler du salaire) à leurs "p'tits" frères ?
Pour des raisons éthiques, à titre personnel, je suis contre l'entrée de Leclerc et consors dans le capital des officines. Mais quand une profession ferme la porte à tous les rêves de sa jeunesse, il ne faut pas s'étonner qu'une partie aille rêver ailleurs. Et quand on lit les résultats catastrophiques de l'enquête de Que Choisir, on se dit finalement que des pharmaciens estampillés Leclerc n'auraient sans doute pas fait pire.
Cet article provient de Pharmechange
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