Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » FAIRE PRESSION AUPRES DE L ORDRE POUR FAIRE RECONNAITRE L ACTE PHARMACEUTIQUE
Posté : 21-06-2008 15:33 
L'argument du maillage est recevable, et même mis intelligemment en avant par la profession. Il ne faut cependant pas oublier que c'est un argument très récent, qui est apparu depuis 6-8 ans seulement suite au problème de désertification médicale, lui-même ayant été créé par le numerus clausus de formation dans les facultés de médecine. Auparavant, les arguments de défense du numerus en pharmacie, c'était la viabilité économique des officines et les effets néfastes de la concurrence sur la déontologie pharmaceutique, arguments qui ne sont plus recevables actuellement. Et ne pas oublier aussi que ce numerus clausus a conduit a diminuer mécaniquement la proportion relative de pharmaciens libéraux.
Enfin, cher Manager, dans ta commune rurale (importante: 10 000 habitants ), manque-t-on de boulangers, d'opticiens, de LABM (professions sans numerus clausus à l'installation)?
Le numerus clausus en pharmacie a sans doute des avantages (maillage, securisation de l'achat), mais il a aussi des inconvénients, notamment pour les plus jeunes et les pharmaciens désargentés, mais aussi en étant parfois un appel d'air pour des évolutions vers les rentes de situations (sans concurrence, pourquoi se fatiguer?) et un affairisme effréné.
Tous les numerus clausus à l'installation ont des effets pervers induits et ils rappellent d'ailleurs le système des charges de l'ancien régime (d'avant 1789) supprimé lors de l'abolition des privilèges.
Alors pourquoi ne pas envisager une discussion sur les avantages et inconvénients du numerus et gommer ses effets pervers les plus criants? Il faut être constructif et modéré, mais sur ce point je ne peux que constater que les pharmaciens titulaires ne le sont pas (confère le PLFSS 2008 et la remontée du quorum à 3500, ce qui constitue de plus un excellent argument contre une pharmacie de proximité).
Quant à la pharmacie dérogatoire (et donc numerus) parce que service public, je crois qu'il ne faut pas confondre service au public (qui peut être assuré par le privé) et service public (régalien forcément et rentrant dans le statut de la fonction publique). Vouloir les avantages du premier (revenus élevés) et du second (statut protecteur), n'est ce pas un privilège tout simplement sans justification, surtout quant la règle évolue en cours de route (PLFSS 2008)?
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