Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » Numerus clausus des études de pharmacie
Posté : 14-10-2005 19:09 
Je ne sais pas si le débat progresse en fait... Mon propos sur les 35 heures est isolé de son contexte . Travailler beaucoup pour espérer gagner plus me semble effectivement acceptable. Par contre travailler plus pour au final gagner peu ou prou la même chose qu'un adjoint et conserver la précarité de son investissement (puisque les parts en industrie sont par définition temporaires - pas plus de 8 ans), gràce à des lois taillés sur mesure au parlement avec un lobbying bien mené sur un domaine pointu (la pharmacie), je ne trouve pas ça normal...et cela peut s'apparenter plus à un contournement de la situation actuelle (uniquement des titulaires et des adjoints) pour déreglementer (avec la création de sortes de pharmacien gérant et un démembrement de la propriété/revenus de l'officine ).
La pharmacie est réellement en train de s'enfermer dans un carcan législatif très lourd, très spécifique et parfois alambiqué ( vive les parts en industrie en officine mais pas question de les autoriser en biologie médicale ou pourtant il y a des pharmaciens aussi; vive les SEL et chaines mais à condition qu'elles soient de petite taille et controlées par nos titulaires actuels, autorisation de céder une pharmacie avant 5 ans après regroupement ce qui favorisera les démarches spéculatives) visant avant tout à protéger les titulaires et leur patrimoine...sans se soucier de l'avenir des confrères plus jeunes. . .
Depuis 20 ans la règle du jeu législative pour l'officine change, se complique et jamais dans le sens des non-titulaires (un exemple: la suppression des créations)
Il faut le dire et le reconnaitre plutôt que de jouer au tartuffe, même si bien sur rien n'est jamais figé et il y aura toujours des jeunes pour bien s'en sortir. La proportion relative de ceux-ci diminue cependant nettement (ce sont les effectifs des adjoints qui augmentent le plus vite - voir les chiffres officiels de l'ordre) et de nombreux pharmaciens resteront adjoints toute leur vie car il n'y a pas de place pour tout le monde, ce qui n'était pas le cas il y a 25 ou 30 ans. Sur ce point au moins poilagraater, tu m'accorderas qu'il y a un changement structurel (et pas lié au fait que les adjoints actuels sont des fainénants ou des vélléitaires contrairement à leurs ainés).
la pharmacie d'officine n'est d'ailleurs pas à une contradiction près: elle veut se mettre à l'heure du libéralisme économique (à les fameuses tirades sur les connaissances de gestion qui vont sauver les pharmaciens), mais en refusant la loi fondamentale du libéralisme: la libre concurrence et son corollaire la libre installation. Je me demande d'ailleurs pourquoi cette interdiction pour les jeunes de s'installer librement: ce sont tous des adeptes des 35 heures. Les titulaires actuels forcément gros bosseurs ne feraient qu'une bouchée de ces petits jeunes ! (Joke)
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