Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » Appel à témoignages: "redevenir adjoint après avoir été titulaire" et "je cherche à m'installer"
Posté : 15-02-2013 23:01 
Bonjour à tous,
Etant nouveau sur ce forum, je vous fais part de mon expérience, j’ai été étudiant remplaçant et adjoint dans une dizaine d’officines à paris/banlieue/province (semi-rural).
Pour ma part, je pense arrêter définitivement l’officine et me réorienter (dans la santé dans un premier temps, histoire de me servir de mon diplôme, et sinon pourquoi pas dans un domaine totalement différent ?)
<i>
Mais d'où ça sort ça ? Tu as eu&nb sp;de curieux titulaires, toi ! </i>
Sans pour autant attaquer l’ensemble d’une profession, malheureusement lydhoun à partiellement raison dans ces propos, les titulaires compétents et pas mal intentionnés représentent moins de la moitié de tous ceux que j’ai rencontré pendant ma (courte) carrière. Encore une fois, je n’accuse pas tout le monde, si vous intervenez sur ce forum pour défendre votre profession, vous devez être consciencieux et intègres, je vous fais part de mon expérience (je suis peut être malheureusement tombé sur toutes les brebis galeuses).
Dans la majorité des officines que dans lesquelles j’ai travaillé, j’ai eu l’impression que les titulaires et adjoints exercent des métiers totalement différents. Le pharmacien adjoint (ceux que j’ai rencontrés et moi-même) est plus un super-préparateur à qui on confie des petites missions annexes type carnet de stups histoire de le valoriser un peu, mais je n’ai pas l’impression qu’on lui demande son avis quand il s’agit des référencer un nouveau labo, de la manière e dispenser le médicament à la maison de retraite du coin, certes il n’a pas investi dans la boite mais à diplôme équivalent, il devrait pouvoir dire je bosse avec ce titulaire plutôt que je bosse pour ce titulaire.
Le titulaire est quant à lui un patron de PME protégée par un système de licence d’exploitation et un monopole sur le médicament (en somme, comme un buraliste …) qui n’est plus justifié au vu des abus de la profession (1 officine sur 2 laisserait sortir un client avec une boite d’aspirine et une boite d’ibuprofène sans rien dire),qui fait de la gestion de personnel et de fournisseurs, et je confirme les propos de lydhoun, Pour beaucoup d’entre eux, la formation continue se résume au discours du représentant, sans se poser plus de questions.
<i>Si tu as changé réellement de branch e, oublie nous, on se débrouillera sans toi .</i>
Peut-être que PharmaFC ne tient pas des propos constructifs et qu’il peut démoraliser les jeunes, mais 26% des diplômés qui n’exercent pas leur métier me semble être un signal d’alarme inquiétant, et demain si nous sommes 33% à quitter le navire (soit un diplômé su trois), nous direz-vous aussi bon vent, on se débrouillera sans vous ?
La dernière officine dans laquelle j’ai travaillé est assez caricaturale, mais j’ai l’impression que l’ensemble de la profession tend à se rapprocher de cette description.
Un Pharmacien investisseur/grand gourou qui valide les décisions du titulaire et qui vient une fois par semaine nous raconter comment bosser plus vite ou qu’il faut dire bonjour madame plutôt que bonjour.
Un Pharmacien titulaire/gérant, jeune requin qui essaye à tout prix de faire progresser son chiffre (cigarette électronique, fleurs de biques …) mais qui ne se soucie peu des grosses erreurs de dispensations qui arrivent dans son officine.
Une adjointe/super-préparatrice 35hcoeff 470 qui ne rêve que d’une chose, se tirer pour s’installer, mais elle ne pourra que si elle trouve son grand gourou (parce qu'avec un coeff 470, à part pousser mémé dans les escaliers, je ne vois pas comment).
Mes questions sont les suivantes :
- A quoi sert le grand gourou ? si ce n’est à maintenir les prix des officines élevés et à empêcher deux jeunes de s’installer ensemble, à maintenir les prix des officines artificiellement élevés, en faisant croire aux jeunes que c’est grâce à lui qu’ils s’installent plutôt que à cause de lui qu’ils ont aliéné leur indépendance.
- Pourquoi choisir un système dans lequel on récompense celui qui a des parts dans la boite (grand gourou et gérant) plus qu’on ne rémunère celui qui exerce (gérant et super-préparatrice)
- Gérant ne peut-il pas se concentrer sur l’essentiel de son boulot, par exemple en achetant un Frigo pro avec contrôle de température plutôt qu’en réaménageant 3 fois en 6 ans la zone merch’ de l’officine ?
- Super-préparatrice et gérant ne peuvent-ils pas s’assoir à une table et se dire « voilà comment on va dépanner les patients, voici une procédure pour délivrer les HBPM, … », quitte à lui confier plus de responsabilités et la faire bosser plus de 35h.
Bref, pour résumer 35h/Coeff470 pour qu’on m’impose un chalenge sur le cosmétique Simatouline et qu’on m’explique qu’un mal de gorge c’est propolis/collutoire/vitC, ça me gonfle, et être buraliste au service d'un grand gourou, ça me gonfle.
Cet article provient de Pharmechange
https://www.pharmechange.com/viewtopic.php?topic=12424&forum=12