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Posté : 02-02-2010 12:34 
À la rentrée 2010, la L1 santé commune aux filières médecine, sage-femme, dentaire et pharmacie sera appliquée dans toutes les universités. C’est la loi. Certaines, comme celles de Grenoble et de Bordeaux, sont parties en avance et ont déjà mutualisé en 2009 les cours de PCEM1 (première année du premier cycle des études médicales) et de PCEP1 (première année du premier cycle des études de pharmacie). Mais pour l’ensemble des facs, tout reste à faire sur les concours. Chloé Loyez, présidente de l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), explique point par point ce qui attend les étudiants.
Où vont se passer les cours ?
Le but est de garder les lieux d’enseignement existants. Dans les universités qui ont plus de 2.000 étudiants inscrits en PCEM1, les universités pourront conserver les deux UFR (médecine et pharmacie) pour enseigner. Elles pourront également diviser leur numerus clausus – soit leur nombre de places offertes aux concours – par deux (pour chaque site) au prorata du nombre des inscrits. Les plus petites universités vont devoir se débrouiller pour que tous les étudiants soient rassemblés sur les mêmes lieux d’enseignement (dans ce cas, le numerus clausus n’est pas divisé). Pour que tous les étudiants puissent suivre les cours, elles utiliseront probablement des procédés déjà d’actualité (vidéoconférence, CD-Rom…). Il y aura autant de situations que de facs.
Comment se dérouleront les cours et la sélection ?
Tous les étudiants qui veulent faire médecine, sage-femme, dentaire et pharmacie devront s’inscrire en L1 santé.
Au premier semestre, tout le monde suivra les mêmes cours. À chaque fac de décider de son programme, de suivre l'annexe de l'arrêté portant création de la L1 santé ou non.
À l’issue de ce semestre, les étudiants passeront un seul et même concours. Mais selon les filières, des coefficients seront affectés aux matières. Par exemple, l’anatomie pourrait se voir affecter un coefficient 3 en médecine tandis que l’initiation à la connaissance des médicaments pourrait avoir un coefficient 1, et inversement en pharmacie. Au final, les candidats verront les résultats/classements obtenus dans les quatre filières. Ils pourront alors juger de leur niveau et de leurs chances puis décider de présenter de un à quatre concours en fin d’année.
Au second semestre, les étudiants conserveront un tronc commun mais suivront un module spécifique à la filière choisie (soit quatre matières). Celui-ci correspond à un tiers des cours du semestre. Toutefois, certaines matières pourront se retrouver dans la maquette de deux filières différentes. Par exemple, le cours "tête et cou" pourra être enseigné en médecine et en dentaire. Le but de la manœuvre : faire en sorte qu’un étudiant qui passe quatre concours ne soit pas plus pénalisé qu’un candidat qui n’en passe qu’un.
À la fin du second semestre, les étudiants passeront les mêmes épreuves dans les matières du tronc commun et leurs épreuves spécifiques liées à la filière choisie. Selon leur classement final, la procédure de choix se mettra en place. Sa pratique reste encore obscure… L’ordinateur devra mouliner pour connaître les places prises, celles qui se libéreront au fur et à mesure.
Si le candidat n’est pas classé en rang utile, il redoublera (sous conditions) ou changera d’orientation.
Comment s’organise le redoublement ?
En fin de premier semestre. Un dispositif de réorientation précoce sera mis en place en fin de premier semestre. Tous les étudiants classés dans les 15 derniers % des inscrits seront réorientés dans une autre filière scientifique pour au moins un an et demi. Après leur L2 validée, ils pourront se représenter au concours.
En fin de second semestre. Les candidats classés après le dernier reçu et au maximum avant de 2,5 à 3 fois (selon les facs) le numerus clausus dans une filière choisie pourront redoubler et se présenter dans autant de filières qu’ils le souhaitent lors de la seconde année (même si celles ci n’ont pas été présentées la première fois). Par exemple, si vous êtes classé entre la 351e place et la 875e place dans une université au numerus clausus de 350 en médecine, vous avez le droit de redoubler (en médecine ou dans une autre filière).
En revanche, les candidats classés au-delà de ce seuil ne pourront pas se représenter au(x) concours immédiatement. Ils seront réorientés dans une autre licence scientifique puis pourront renter leur chance après un an.
Le nombre de places offertes aux concours va-t-il augmenter ou diminuer ?
Il n’y a pas d’évolution du numerus clausus liée à la réforme. En médecine, par exemple, il est prévu qu’il stagne (celui-ci était 7.400 en 2009). Chaque filière conserve son nombre de places distinct des autres.
La suite des cursus change-t-elle ?
Non. Pour le moment, il n’est pas prévu de créer une L2 santé, ni de modifier l’architecture des études médicales et pharmaceutiques. Mais l’intégration dans le système LMD est toujours en débat (sans qu’un calendrier ne soit fixé).
Quid des formations paramédicales qui recrutaient après PCEM1 ?
Le gouvernement laisse la possibilité aux établissements dispensant une formation paramédicale de signer ou non des conventions avec les universités. Certaines facs pourront ainsi créer une filière kiné spécifique, d’autres non. Ce sera laissé à leur discrétion.
Les étudiants de PCEM1 et PCEP1 en 2009 sont-ils pénalisés ?
Redoubler l’année de mise en place d’une réforme (avec possibilité de changement de programme) est toujours pénalisant… L’ANEMF avait notamment proposé que les étudiants aient deux chances de tenter PCEM1 et deux chances de tenter PCEP1. Proposition refusée pour des raisons juridiques… En revanche, le taux du triplement pourrait être augmenté spécialement de 8 à 10 % en 2010.
El Gringo
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