Forum » » Les inclassables » » Commission Attali: Premier bilan
Posté : 26-01-2008 14:58 
Le problème de fond sur le prix de l'OTC, c'est la valeur ajoutée du conseil pharmaceutique dont la valorisation économique est importante pour la défense de la profession toute entière (puisque la défense de l'officine à la française repose en grande partie sur ce point), mais quasi nulle pour le pharmacien à titre individuel: je ne suis ainsi pas sur que le client lambda soit OK pour payer 50% de plus son aspirine, même si il dispose d'un bon conseil, par rapport à un pharmacien discounter qui donnerait un moins bon conseil... La solution restera de combiner, comme en fait pour tout bon commerçant, en 1) le prix le plus bas avec en 2) le meilleur conseil et accueil; mais à mon avis le1) l'emportera sur le 2) si ces 2 points sont dissociés.
Le vrai sens de l'OTC en libre service décidé par R Bachelot va d'ailleurs tout à fait dans ce sens...C'est d'ailleurs un point fondamental toujours occulté dans les discussions sur l'OTC en libre service par les commentaires sur MEL: Au dela de MEL, cette libéralisation larvée de l'OTC par le libre service contribuera à renforcer la dimension commerciale de la profession de pharmacien puisqu'elle est clairement et avant tout centrée sur le prix du produit et non sur le conseil du pharmacien. Le coté commerce (prix et marge) l'emportera donc sur le coté profession de santé (conseil intellectuel). Bien sur, cet aspect des choses est avant tout théorique: pour la plupart des titulaires, l'important sur l'OTC est de le conserver et que le CA se maintienne et il serait aussi malhonnête de leur reprocher leur pragmatisme.
Plus que jamais une certaine schizophrénie de la profession de pharmacien (à la fois commercant et profession libérale) risque de faire débat dans les prochaines années...
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