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Posté : 10-12-2013 14:06 
Citation :
syncmaster
Citation : pharma-espoir
brillants esprits scientifiques
Ah ouais carrément. Et tu t'inclus dedans je suppose?
Soyons sérieux: pas besoin d'être un "brillant esprit scientifique" pour être un bon pharmacien d'officine. Ce serait même du gâchis!
Faut arrêter de se croire supérieur sous prétexte qu'on a fait 6 ans d'études...
Je ne dis pas qu'on est supérieur. Il existe plein de disciplines aussi importantes. Le commerce est aussi un art, et il peut pratiquer à haut niveau (ESC, doctorat,etc..).
Je ne dis pas que le commerce c'est moins bien que la pharmacie, je dis juste que si on aime le commerce, on fait une école de commerce et pas des études de pharmacie.
Les études de pharmacie, c'est une sélection uniquement sur les disciplines scientifique (PACES), et des études ou le commerce doit représenter même pas 1% des cours magistraux. Donc oui je pense pouvoir affirmer que les jeunes pharmaciens sont de brillants scientifiques au même titre que les jeunes médecins, les jeunes dentistes, les jeunes sages-femmes.
En tant qu'ancien corporatiste et ancien membre du bureau de l'ANEPF, je pense être au point sur cette question.
Il y a une désaffection des étudiants pour la filière officine (qui s'est traduite par une augmentation des étudiants qui passent le concours de l'internat et une augmentation des étudiants inscrits dans la filière industrie).
La cause de cette désaffection c'est ni le salaire ni le chômage, nous n'avons ces problèmes là. La principale cause, c'est le décalage entre l'exercice pharmaceutique de qualité tel qu'on l'apprend à la fac (ou tel qu'on le voit en pratique à l'étranger pour ceux qui ont profité de l'échange avec la fac de Montréal) et le métier tel qu'il est exercé dans un certain nombre d'officines françaises.
Ca commence en 2ème année ou certains étudiants passent leur stage d'initiation à ranger des boites. Catastrophique sur le plan pédagogique sachant que la première expérience est celle qui marque le plus.
Après ça continue pendant les stages pratiques ou les étudiants doivent mettre en application les cas cliniques qu'ils ont appris à la fac. Sauf que concrètement ils ne peuvent pas dans certaines officines.
Et ça se termine pendant le stage actif ou certains étudiants qui veulent intervenir de manière justifiée sur des ordonnances se voient opposer à leurs arguments scientifiques des justifications telles que "on peut pas se permettre de perdre un client", "on va pas se fâcher avec le médecin", "tous les médecins font comme ça", "le médecin confirme alors on discute pas". Et ça ce sont des retours d'étudiants en 6ème année à la corpo quand j'y étais (ça commence à dater mais c'est malheureusement toujours d'actualité).
Alors comme le dit riep, on doit vendre des prestations avant de vendre des produits. La vente du produit doit simplement être le prolongement logique de la prestation intellectuelle, et non l'inverse. L'ANEPF l'a bien compris, et même beaucoup mieux que certains pharmaciens diplômés. Tout le monde serait gagnant : les pharmaciens qui exerceraient le métier pour lequel ils ont été formé, la sécu en faisant des économies grâce aux erreurs évitées, et le patient qui verrait la qualité de ses soins augmenter.
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