Dans le cadre du salon Pharmagora l’équipe de Porphyre organisait cette année un débat afin de faire le point sur le métier de préparateur en pharmacie, ce qu’en pensent les préparateurs et les pharmaciens. L’occasion aussi de faire le point sur les travaux de la CPNE et l’évolution du diplôme.
Etaient présents à la table des débats , M. Claude JAPHET président de l’UNPF, Michel GAVRILOVIC inspecteur général de l’éducation nationale, Madame Stéphanie STAGER, titulaire et enseignante en CFA, Véronique JUHEL adjointe et enseignante en CFA, Guillaume KERJEAN préparateur en milieu hospitalier issu de l’officine et moi-même Francis LIAIGRE préparateur en pharmacie de ville, le débat étant orchestré par la toujours pétillante Christine JULIEN pharmacien et nouvelle rédactrice en chef du magazine Porphyre.
La première partie du débat était consacrée à la définition du métier de préparateur aujourd’hui puisque c’est toujours par là que toutes réflexions sur la formation et le diplôme commencent. La parole m’étant donnée pour ouvrir le débat, j’ai proposé de resituer d’abord ce qu’était une officine moyenne aujourd’hui dans notre pays. « Pour un CA de 1 à 2 M€, l’équipe officinale est composée d’un à deux pharmaciens titulaires, de zéro à un adjoint et de trois à six préparateurs… » « L’officine est une entreprise comme les autres avec tous les services d’une entreprise et un service particulier : la dispensation… » « On ne peut pas imaginer que la dispensation soit réservée au seul pharmacien… ». « L’essentiel de notre temps est passé au comptoir auprès de malades ou de leurs familles, sans que cette donnée ne soit prise en compte par notre formation… » . Il n’y a pas réellement de discussion sur ce que nous sommes amenés à faire dans une officine, M. JAPHET indique « Le métier de préparateur a évolué d’un métier pratique où le savoir faire avait toute son importance vers un métier plus intellectuel, il est le prolongement du pharmacien qui lui a la responsabilité et la connaissance globale, ce sont des professionnels de santé à part entière et des professionnels du médicament. Leur place pourrait être redéfinie dans le suivi et l’accompagnement des maladies chroniques… ». |
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Pour ma part je fais remarquer « que notre difficulté tient à notre transparence derrière le pharmacien, nous aimerions avoir plus d’autonomie … on pourrait imaginer des tâches du strict domaine du pharmacien ou réalisée sous son contrôle et sa responsabilité et d’autres pour lesquelles nous aurions une réelle autonomie et donc une réelle responsabilité» . Véronique JUHEL remarque : «Dans toute entreprise où il existe une hiérarchie, il y a délégation de tâche, ce n'est pas forcément défini, mais c'est effectif et sous la responsabilité d'un encadrant» . Pour ma part : « il existe un lien de subordination entre l'employé et son employeur, c'est admis...ne pas définir avec précision un rôle n'aide pas à définir ensuite un référentiel de formation...» M. JAPHET estime que les préparateurs doivent se consacrer à leur tâche principale : la délivrance, un personnel non spécialisé se chargeant des autres ; personnellement j’attire l’attention sur le fait que les entreprises étant en général de petite taille, ce serait plutôt la polyvalence qui devrait être recherchée.
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Alors c’est quoi la différence entre un pharmacien et un préparateur ? Selon M. JAPHET « un préparateur délivre, un pharmacien dispense », pour ma part je considère le pharmacien comme un professionnel de santé et le préparateur comme un auxiliaire pharmaceutique pour faire le parallèle avec l’infirmier qui est un auxiliaire médical. Et j’ajoute : « Le pharmacien est un exécutant dans le domaine de la santé, il doit s'approprier son rôle de spécialiste du médicament et pouvoir dialoguer d'égal à égal avec le médecin traitant. C'est à la mise en place d'un traitement que son rôle devrait être déterminant, choix des molécules, ajustement des posologies, etc. La délivrance de traitements installés, de renouvellements, de pathologies saisonnières peut être confiée sans risque au préparateur. L'important est la présence d'un pharmacien à l'officine afin que le préparateur puisse lui demander de trancher une question au-delà de son domaine de compétence. » Je tente de parler des nouvelles missions de l’officine proposées par le rapport RIOLI, ce sujet ne semble pas intéresser grand monde... et pourtant c’est une vrai chance de recentrer le pharmacien sur sa mission première... |
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Sur l’invitation de Christine JULIEN M. GAVRILOVIC prend la parole pour nous expliquer comment on définit un référentiel de formation et enfin un diplôme. |
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