Nouvelles recommandations pour la vaccination hepatite B 4750


Voici les dernières recommandations et le point actuel concernant les connaissances et les dernières études sur la vaccination contre l’hépatite B...très intéressant.


Sachez-le

LNP - n° 264

jeudi 9 octobre 2003 1

 

APRÈS une campagne de vaccination massive de 1994 à 1998 en France contre l’hépatite B, Bernard Kouchner, alors ministre de la Santé, avait décidé de suspendre en 1998 les campagnes de vaccination des préadolescents en milieu scolaire, tout en

maintenant la recommandation de vacciner les enfants de moins de deux ans.

Cette décision faisait suite à une série d’observations laissant craindre le risque d’effets secondaires (lésions neurologiques, sclérose en plaques) de la vaccination. Elle avait entraîné une chute rapide des taux de nourrissons protégés.

C’est sur cette population que le jury (2) de la réunion de consensus a particulièrement porté son attention, ,recommandant notamment " la vaccination universelle, c’est-à-dire de tous les nourrissons ". Voici les extraits de ses observations et recommandations.

Données de prévalence

Il existe en France un déficit dans les données épidémiologiques du virus de l'hépatite B (VHB), qu’il convient de combler.

La France métropolitaine est un pays à faible endémie, avec une prévalence de porteurs chroniques du VHB estimée, sur la base d’enquêtes transversales au début des années 90, entre 0,2 % et 0,5 % (au moins 100 000 porteurs chroniques). Dans les DOM-TOM, les chiffres sont plus élevés.

En France, les modes de transmission prédominants du VHB sont la voie sexuelle (35 %) et l’usage de drogues par voie parentérale (20 %). Ce profil correspond en grande partie à celui de la transmission du VIH.

 

 

Pour une vaccination " universelle " des nourrissons

Une réunion de consensus, avec la participation d’experts internationaux, sur le thème de la vaccination contre le virus de l’hépatite B a été organisée par l’ANAES et l’Inserm (1).

Ses conclusions ont été rendues publiques le 11 septembre. Elles recommandent notamment la vaccination " universelle ", c’est-à-dire de tous les nourrissons.

D'après une étude rétrospective régionale, vu le nombre de femmes enceintes infectées par le VHB, un peu plus de 3 000 nouveau-nés par an pourraient devenir porteurs chroniques du VHB en l'absence d'une sérovaccination dans les 12 à 24 heures qui suivent la naissance.

Évaluation des effets secondaires

Chez l’enfant, il n’existe à ce jour aucun signal de pharmacovigilance et pas d’arguments en faveur de l’existence d’une association entre la vaccination contre le VHB et les pathologies démyélinisantes.

Atteintes démyélinisantes en cas de vaccination chez l’adulte : les séries de cas et des observations à partir du système de pharmacovigilance français ont généré une alerte.

Les études épidémiologiques publiées et de qualité méthodologique fiable n’ont pas montré d’association convaincante, mais ne permettent pas d’exclure formellement

une association de faible ampleur.

Maladies autres que les atteintes démyélinisantes : la myofasciite à macrophages est une lésion histologique très récemment décrite chez l’adulte, et qui, à ce jour, a presque

exclusivement été rapportée en France. Une série de cas ont établi une relation entre la lésion et la vaccination avec un vaccin contenant de l’hydroxyde d’aluminium. Il n’existe

à ce jour pas d’argument épidémiologique probant pour étayer la relation entre la vaccination et l'existence d'une maladie en relation avec la lésion. Il faut souligner que cet adjuvant est utilisé très largement depuis des décennies dans divers vaccins.

Stratégies et actions

La vaccination universelle, c’est-à-dire de tous les nourrissons, est à recommander

fortement en raison : du bénéfice collectif attendu : contrôler, voire in fine éliminer l’hépatite B ; du bénéfice individuel à long terme : éviter la maladie en cas de pratiques futures à risque ; de la qualité de la réponse et de la durée de la protection immunitaire

en vaccinant à cet âge, lorsque le protocole complet est respecté ; de l’absence

de données actuelles permettant d’établir l’existence d’un risque d’effet secondaire grave ; de sa facilité potentielle de mise en œuvre dans l’organisation du système de santé français.

Le jury a également recommandé de rendre obligatoire la vaccination à la naissance des enfants nés de mère infectée.

Selon le jury, la promotion d’une vaccination universelle des nouveau- nés relève de la " responsabilité de l’Etat ".

Un programme temporaire de rattrapage de la vaccination à destination des enfants et des adolescents est enfin fortement recommandé.

Le jury a enfin recommandé la vaccination des personnes particulièrement exposées : les professionnels de santé, les usagers de drogue par voie parentérale, les adeptes de tatouage et de piercing, les personnes infectées par le VIH ou VHC, les candidats à une

greffe, les détenus, les personnes à partenaires multiples, les transfusés chroniques, les patients hémodialysés chroniques, les personnes en contact avec un sujet porteur de l’AgHbs.

(1) Avec la participation de l’Afssaps, de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et de l’Institut national de prévention et d’Education pour la santé (Inpes).

(2) Le jury était composé de juristes, neuropédiatres, virologues, épidémiologistes et biostatisticiens.

Rapport disponible sur le site de l’Anaes: www.anaes.fr

HÉPATITE B


haddahadda Publié le : Jeudi 16 octobre 2003 @ 23:37:32

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