Devenir préparateur par la V.A .E. par Serge Chansellé 9727


Je vais simplement contribuer à alimenter le débat "devenir préparateur par la V.A .E.".

Cela ne paraît guère envisageable.

Pour lever toute ambiguïté et éviter passions, intérêts et mélanges entre social et professionnalisme, il faut être clair et poser les vraies questions.


Accepterions-nous d'être opéré par une infirmière qui par le biais de la VAE et une ancienneté de 20 ans obtiendrait une équivalence de chirurgien, ou de partir en avion piloté par un mécanicien disposant d'une importante compétence... on pourrait ainsi multiplier à l'extrême le nombre d'exemples.

Le préparateur exerce une profession de santé. Notre profession ne peut se suffire de médiocrité ou "d'à peu près". La préparation et la dispensation du médicament comprennent des domaines de compétences étendus qui d'ailleurs ont récemment évolué et continueront à évoluer pour tenir compte des spécificités de notre environnement (pharmacologie, nouvelles formes galéniques, pharmacocinétique, toxicologie, pharmacognosie, législation...).

L'acte de dispensation intègre essentiellement le conseil, les règles précises d'observance des traitements, l'iatrogénie médicamenteuse, l'évolution de la réglementation, les nouveaux médicaments sortis ou qui sortent de la réserve hospitalière... Attention à certaines règles d'observance entendues ici et là qui relèvent plus de recettes de cuisine que de réelles compétences officinales.

La VAE peut notamment être utile et même très intéressante pour actualiser ses compétences mais ne peut surtout pas attribuer un diplôme à une personne qui n'aurait pas suivi de formation adaptée ou n'aurait pas reçu de diplôme qualifiant.

Ne confondons pas social et profession notamment de santé. Il ne serait pas admissible que sous le couvert d'une reconnaissance de bons et loyaux services pendant 20 ans, on accorde à un employé qui pour toute raison valable n'aurait pas pu mener à son terme sa formation, obtiendrait une équivalence de diplôme ! De plus et sans prosélytisme, aucune compétence n'est acquise, même par un diplôme, si elle n'est pas régulièrement réactivée en particulier par la formation permanente (attention, formation permanente, pas communication commerciale orientée).

Les obligations et contraintes personnelles au demeurant très compréhensibles et respectables ne doivent pas être confondues, le malade / client ne comprendrait pas et serait bien normal.

Concernant les salaires et autres formes de reconnaissance (malheureusement souvent très et trop faibles), il est bien souvent difficile d'en parler objectivement et sans passion. On rencontre par exemple souvent une cohabitation mauvais patron / mauvais salarié et bien sûr l'inverse. Il faut avant tout savoir se remettre en cause, savoir réellement ce qu'on vaut, ce qu'on mérite. Il ne faut pas hésiter à changer de patron (ne confondons pas obligations personnelles et professionnelles), il faut être syndiqué et s'impliquer dans sa profession et enfin retenir une règle fondamentale : tu apportes ta valeur et ta compétence et tu négocies ton salaire / jamais l'inverse.

Serge Chansellé préparateur cadre 54 ans, enseignant, rédacteur... et surtout amoureux de la pharmacie (la pharmacie est d'ailleurs ma vraie religion - jour, nuit, week-end, vacances).

Communiquons ensemble et faisons avancer notre beau métier, nous sommes les responsables et les acteurs de ce que nous vivons.


ManagerManager Publié le : Lundi 07 novembre 2005 @ 20:31:31

Lliane Lliane
Un seul mot : BRAVO !
Whoops Whoops
Même appréciation que Lliane.
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