Index du forum »»  Les inclassables »» Du pharmacien et des ses relations aux autres....

Du pharmacien et des ses relations aux autres....#5851

4Contributeur(s)
cocodazurramsesparmentierElGringo
4 Modérateur(s)
ManagerWhoopsBixente64bultus
cocodazur cocodazuricon_post
L'image actuelle du pharmacien doit évoluer...l'histoire nous permet d'examiner les faits actuels a la lumière du passé...

L'apothicaire ou l'épicier qui prépare les drogues est en général regardé avec méfiance (comme le médecin d'ailleurs..) . Les falsifications sont nombreuses, les mauvaise pratiques aussi...les gens du Moyen Age ont une confiance toute relative aux épiciers apothicaires..
Petit a petit une réglementation se fait jour...la confiance renait dans le peuple...les thérapeutiques s'améliorent...
Petit a petit l'apothicaire se sépare de l' épicier...le monopole nait!

Au 18 ième siècle, la Révolution française supprime le monopole...c'est l'anarchie qui règne...Il est donc rétablit un mois plus tard...

Au debut 20 ième siècle, Les pharmaciens commencent leur "notabilisation"...ils se créent alors une image de professionnels sérieux, savant, compétent...Le pharmacien des champs tape le carton avec le notaire, le médecin, le curé et le maire au café du village, part en vacances à Biarritz dans sa Panhardt, ou sa De Dion Bouton...Le pharmacien de cette époque est perçu comme un bourgeois entrepreneur libéral, de nombreux pharmaciens sont aussi chimistes possèdent leur propres labos..ils créent des gammes cosmétiques, de nouveau produits, les pastilles Valda, le Coca cola, la crème Nivea !!!!..... La publicité étant autorisée, ils peuvent faire connaitre leur produits.....

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes...sauf qu'a partir des années 30/40 et jusqu'aux début des années 70...l'industrialisation de la production de médicaments confisque peut a peu toutes ses compétences au pharmaciens...il ne fabrique plus ce qu'il vend donc, ferme son labo, n'a plus droit à la publicité...Il passe d'un bouulot d'"entrepreneur" a un boulot de "vendeur" !...Le monde universitaire s'adapte en trainant les pieds à la nouvelle donne..

Les seventies
Les années du bonheur!!!...la demande en médicaments progresse sans cesse, les médecins sont en surnombre...mais prescrivent sans aucune restrictions..les pharmacies se créent à tire larigots...
Voici une recette de soixante huitard...tu crée une pharmacie....tu la revends 5 ans plus tard...100 % de bénéfices coco !!!! a l' époque peu de taxes sur les plus values..miam 300 000 balles d'un coup c'etait une somme a l'époque!!...ensuite apres de longues vacances...tu te fais chier...alors tu recrée une pharmacie.
Il faut dire qu'a l' époque tu connais meme pas le chiffre d'affaire réel de ta boite...tout les jours dans la caisse t'a 2,3, 4000 balles en liquide dans la caisse...les impots t' assomment pas...pantalons pattes d'eph et fauteuils roses bonbons design!!!du pur bonheur...

Les années fric
Ca commence comme un compte de fée...supermonopole...33 % de marges sur tout...peu de cartes bancaires...tu t'installes et ça marche sans aucun souci...plutot bien...business business.tres bien busines business.tu vend t'achetes busines business..vacances a Morzine ou a Courchevel...Mercedes pour madame, Land rover pour Monsieur...reveillon aux Seychelles et vacances a Ibiza...business business...tu vends t' achetes..business business

les années 90 : generation X
Généralisation du tiers payant, marges dégressives a 2 puis 3 tranches, gros conditionnement/arrèt des gros conditionnement...(deja a l'époque!), déremboursement des vitamines lol jusqu'e la remboursées!!...l'étau se resserre...medecins sous surveillance...les attaques sur le monopoles se solde par une victoire des epiciers (devenus entre tant gms)..certains pharmaciens repliquent, ça marche!!!finalement pour la para la pharmacie a trouvé son créneau...Pour tout le reste RAS...aucune réactions a ces mesures!!

les années 2000 : le grand final

Avec les génériques, le pharmacien devient prescripteur d'économie pour le compte de Dame Sécu, de plus se lie à elle pour l'éternité par une convention...La Dame est une patronne exigeante, froide, tatillone..
Et maintenant que 80 % de nos revenus dépendent d'elleon peut plus vivre sans!!
L e corset reglementaire et fiscal qui nous enserre, nous affaiblit de jour en jour, il nous empeche de respirer...
Mais comme on est bien calme nous les pharmaciens on va nous euthanasier...tranquille...notre mort sera douce, suave...les ministres nous murmurent a l'oreille que tout ira bien..."tout va très bien se passer...."..finalement notre passivité n'aura fait qu'accélerer la mal qui nous rongeait la peur du changement.!!!
Le docteur MEL va nous administrer la piquouse de la derniere chance ...soit on on guérit soit on crève!!

Courage
N'oublie pas ce vieux proverbe chinois
"si la parole est comme l' écume de l'eau, l'action est une goutte d'or"

N'oublie pas les paroles de la chanson le pharmacien de bernard Lavilliers..

"OPEN YOUR MIND"





ramses ramsesicon_post
analyse cohérente et réaliste pour moi! L'image du pharmacien friqué reste, par contre les revenus...ça ne plus être ce que c'était, c'est sur!
on n'est pas nés à la bonne époque.
parmentier parmentiericon_post
Bel historique de la pharmacie, très juste et plein d'enseignement!
La pharmacie juqu'aux années 1985/1990, c'est du bonheur pour tout le monde: les titulaires et les apprentis titulaires qui rachètent jusqu'en 1985 à 70-80% du CA (avec un EBE bien supérieur à aujourd'hui, et donc au total un prix de vente bien plus faible) ou qui créent relativement facilement.

La machine a commencé à se gripper pour certains à partir de 1986-1990 avec des prix de cession qui ont cru de façon importante et la fin des créations et nous sommes aujourd'hui complétement dans ce cadre: les prix de cession n'ont jamais historiquement été aussi élevés en % du CA mais aussi en valeur absolue quand on les confronte à la marge et à l'EBE et il n'y a plus du tout de création. Il y a donc clairement une BULLE SPECULATIVE autour de la pharmacie d'officine et cette bulle va faciliter l'ouverture du capital à des non exploitants car seule cette ouverture peut maintenir cette bulle et sauver la mise des fonds des pharmaciens qui se sont récemment installés.
Le débat n'est plus de savoir si cette ouverture aura lieu ou pas (elle aura lieu car beaucoup y ont intérêt dans la profession), mais quels seront ses contours: Ouverture à la GMS, aux grossistes ou seulement aux pharmaciens déjà titulaires. Je pense pour ma part que l'ouverture du capital va se faire dans un premier temps aux pharmaciens titulaires uniquement, ce qui va permettre à certains titulaires de se constituer de véritables petits empires officinaux puis dans un second temps (dans 5-15 ans), elle concernera les grossistes qui rachèteront les mini chaines constituées précédemment.
Un tel système, couplé au numerus d'installation, est particulierement avantageux pour les titulaires en place:
- il va garantir des prix de cession élevés pour tous: ces prix élevés resteront stables pour les pharmacies les moins cotés et vont même augmenter pour les officines bien placées.
- il va permettre à certains (les titulaires des minichaines) d'exploser leurs revenus et la valorisation de leur capital.
- il sera en phase avec les pouvoirs publics puisqu'une telle restructuration va permettre aussi des économies d'échelles (moins de pharmaciens titulaires à terme, avec plus d'argent pour les titulaires restant à la tête des minichaines). de plus, cette restructuration se fera avec l'aval et le soutien de la profession puisque beaucoup y ont finalement intérêt...Facile pour les pouvoirs publics..et dévalorisation et complète sclérose à terme de la profession (la majorité des pharmaciens seront de simples chef de rayon ou au mieux gérants): c'est au final le modèle du salariat qui va s'imposer au plus grand nombre, confirmant la tendance déjà observée depuis 15 ans (accroissement du nombre d'inscrits en section D). La santé publique dans tout cela: un alibi avant tout !!!

C'est donc bien je pense l'ouverture du capital qui est le point central et structurel de l'évolution à court teme de l'officine et qui devrait faire débat. Les autres points (OTC devant le comptoir...) sont à mon sens conjoncturels et ne remettent pas à terme en cause la visibilité de l'officine...Ne nous trompons donc pas de priorité!





ElGringo ElGringoicon_post
Certes la Bulle spéculative est là, les valorisations à 9 et 10 fois l'EBE sont d'actualité, le nombre de cessions est en chute libre, les vendeurs campent sur les prix atteints en 2006-2007 d'autant plus que ce sont des départs retraites et qu'ils jouent pour la dernière fois, les acheteurs sont en attente, du coup les rangs de négociateurs qui ont gonflés comme cette bulle vont très bientôt se clairesemer ... comme dans l'immobilier classique.

Le mouvement de baisse enclenche toujours des corrections plus franches qu'à la hausse, qui seront amplifiées par les départs à la retraite qui eux n'ont pas vocation à pouvoir se "refaire" ultérieurement.
Les baby boomers ont trainé les pieds quand les fonds prenaient 5% par an, ils seront plus bien pressés dans la phase de baisse !!!

Par contre ton analyse débouche sur :

"- il va garantir des prix de cession élevés pour tous: ces prix élevés resteront stables pour les pharmacies les moins cotés et vont même augmenter pour les officines bien placées."

Les pharmacies de première ordre, interessant les grossistes et la GMS, sont pour les premiers déjà "maqué".
L'ouverture du capital dans d'autres pays a servi d'exemple, et la surenchère de courte durée qui a suivi a déjà été contre carrée.
Regardez les très beau dossiers infinançable classiquement pour des pharmaciens qui ont été achetés par des SEL qui ont raflé la mise avec quelques % en plus sur la table!!!
Ces belles pharmacies auront sans doute une période faste mais très courte, par contre tous ceux qui croient en être, ne seront sans doute pas rachetés.

Quand au grand nombre d'autres fonds, les prix ne pourront se maintenir pour un seule raison non évoquée, c'est que les pharmacies à capitaux diversifiés et en chaines auront une puissance de feu qui va écraser les autres officines.
La grande majorité des CA moyens et petits mis à part des localisations protégées et encore, va être économiquement déclassée !
Rien que dès demain ceux qui auront les 100m2 pour l'espace client avec para et OTC en libre service vont creuser l'écart très vite !!
Quand on regarde les surfaces des officines, qui a 100m2 d'espace client aujourd'hui pour sa para et ses 200 spécialités qui demain seront 500 et plus ? Qui a même plus de 100m2 en tout ?!
La discrimination se fera sur le CA pour les remises, sur la surface pour l'exposition des produits comme dans d'autres commerces, et les progressions seront pour les "gros" au détriment des petits qui dans un marché faiblement extensible (ce n'est pas celui des téléphones portables !) vont fortement baisser en CA et en marge car le segment de l'OTC est de loin le plus rémunérateur.

Attendez le Sarko version 2.0, libéré des municipales, avec comme prochaine escale 2012 !

Le coup de barre peut être franc et puissant, le prochain port est loin maintenant !!
El Gringo




Message édité par : ElGringo / 14-03-2008 13:53

cocodazur cocodazuricon_post
El gringo merci pour ce petit cours d'économie que j'aurais été incapable de faire...il est vrai que je suis plutot de nature littéraire....préférant depuis toujours la poésie, la chanson de Rolland...ou la profondeur d'une enième relecture des mémoires d'outre tombe de Chateaubriand...

Mais dans la vie...il faut bouffer mon ami, hier encore je pensais que pharmacien ça pouvait rapporter...beaucoup, vite, sans souci...beaucoup beaucoup plus que poète ou chansonnier...

Et va y, hop, six ans d'études de pharmacie c marrant mais un peu chiant!....finalement la poésie, elle ne m'a jamais trahi et m'a toujours enormément apporté...pourtant une poésie c'est con comme une suite de mots non?...la chanson de Rolland c'est quand meme autre chose que le livre blanc...

D'ailleurs je compare le pharmacien actuel a ce pauvre Rolland...pendant la bataille de Roncevaux... celui ci épuisé, terrassé par les Sarrasins...a l'article de la mort..sonne et sonne encore le cor pour que Charlemagne viennent le sauver....hélas celui ci l'entends beaucoup trop tard...et quand il arrive....Rolland est mort....

Meme si Ganelon (qui part son alliance avec le calife Marsile avait trahit Rolland et son oncle Charlemagne..lol) finit ecartelé...ROLLAND EST QUAND MEME MORT.....

QU ON SE LE DISE!!!





ElGringo ElGringoicon_post
"" Mais dans la vie...il faut bouffer mon ami, hier encore je pensais que pharmacien ça pouvait rapporter...beaucoup, vite, sans souci...beaucoup beaucoup plus que poète ou chansonnier... ""

C'est justement ce que je me disais, que pensent et que vont penser les étudiants et futurs étudiants en analysant le secteur de la pharmacie d'officine avant de s'engager pour 6 à 7 ans d'études ?

Simplement est-ce bien raisonnable ? et qu'elle est aujourd'hui et quelle sera demain après réformes leur réponse ?
El Gringo