Bonjour,

J'ai RDV dans 30 min avec mon EPHAD.

Je les ai interpellés car les prescripteurs oublient sans cesse un traitement pour chaque ordonnance de résident. Donc j'ai prévenu qu'à partir de maintenant j'arretais d'appeler les médecins à chaque erreur (2 à 3 coups de tel par jour, ce n'est plus gérable) et que je me contenter d'appliquer la prescription sticte. Là j'ai eu des menaces de la directrices disant que je ne faisais pas correctement mon métier si je n'étais pas capable de vérifier la continuité de l'ordonnance. A ça j'ai répondu à un article du CSP disant que je n'avais pas le droit de subtituer un médicament (quand le médecin se trompe de dosage), ni d'en ajouter (en ce moment ils me ssuppriment les statines et les IPP... ça peut se comprendre donc je n'ai pas forcément à vérifier que c'est une erreur ou un choix délibéré de la part du prescripteur)

Lors que j'appelle les médecins, 2 choix : - oh c'est le logiciel qui a oublié un médicament ou - bah oui je veux l'arreter, pourquoi vous m'appelez ? C'est clair non ?

Je commence à mal me faire voir des médecins et ce n'est pas le but.

Vous auriez des textes legaux qui justifient que ce n'est pas à moi de vérifier l'oubli d'un médicament sur une prescription et que je dois l'exécuter telle quelle dans la mesure où elle ne présente pas de danger pour mon patient ?
Merci !

le texte dit que tu délivre la prescription....pas prescrit , pas délivré! c'est basique!!

est ce qu'en n’appelant pas le medecin tu travailles dans l'interet du patient?

tu n'est pas que je sache chargé de la coordination des soins pour les malades.....et les toubibs ou infirmiers hospitalires adorent ce job....si ils veulent te le confier , demande une rémunération!!!!

Dans l'esprit tu ne dois pas délivré ce qui n'est pas prescrit, on est d'accord. Mais le 1er texte parlant de l'analyse pharmaceutique arrêté du 31 mars 1999
http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000393107&dateTexte=20151222
spécifie que "Pour accomplir cette dispensation, le pharmacien peut demander au prescripteur tous renseignements utiles"

Tu dois donc garder un niveau d'analyse pharmaceutique qui doit prendre en compte aussi les médicaments qui devraient être prescrits pour une prise en charge optimale du patient (et vice versa).

Donc en soit on pourrait considérer comme une faute dans ta dispensation le fait que tu n'es pas averti le médecin qu'un médicament important n'ai pas été renouvelé. Ce que tu fais, tu le fais pour le bien du patient, si tu le présentes comme tel au médecin lorsque tu l'appelles, ça m'étonnerai qu'il te renvoie chier (si il le fait c'est que c'est un con).

Quant au directeur tu l'em**rdes, si il te prend la tête la dessus, tu lui proposes d'appeler l'inspection en pharmacie pour voir ce qu'ils en pensent. Ne pas oublier que les inspections dépendent des ARS et que les EHPAD ont de nombreux comptes à rendre à l'ARS.

Raaah typiquement le genre de message qui m'énerve, mais je vais essayer de rester calme.

Le code de la santé publique dit que le pharmacien doit faire une analyse pharmaceutique de l'ordonnance, et il dit que le pharmacien doit toujours oeuvrer dans l'intérêt du patient. Le code de déontologie dit qu'avant de dispenser un médicament il faut toujours consulter l'historique ou le dossier pharmaceutique s'il existe.

Alors non, il n'existe pas de texte opposable qui dit que ce n'est pas à nous de vérifier l'oubli d'un médicament, parce que c'est justement notre JOB de vérifier la cohérence globale d'une prescription médicale avant de la valider.

L'EHPAD a tout à fait raison, si tu ne veux pas faire correctement ton travail, d'autres seront prêt à le faire. On reproche suffisamment aux EHPAD de choisir leurs pharmaciens uniquement sur des critères logistiques, alors on ne peut pas s'énerver quand un EHPAD veut un pharmacien qui prend ses responsabilités de spécialiste du médicament.

Ceux qui veulent exécuter bêtement des prescriptions médicales, ils fallait qu'ils fassent infirmier. Le job de docteur en pharmacie, c'est de contrôler tout ça pour assurer une qualité de traitement optimale. Je pense que s'il arrive un problème au patient parce qu'il manquait un médicament, tu serais co-responsable avec le prescripteur, pour avoir manqué à tes obligations d'analyse pharmaceutique.

Pour te faciliter le travail, tu pourrais proposer que les médecins qui enlèvent volontairement un médicament le signalent sur l'ordonnance (Nom du médicament + arrêt).

Ça te permettrais d'y voir plus clair entre les arrêts volontaires et les oublis et te ferais gagner du temps (ainsi qu'aux médecins puisqu'ils ne recevraient pas d'appels inutiles)

d'autre part , je vous rappelle qu' il est interdit d'offrir une prestation sociale indue à un malade , surtout en corrigeant soi meme une ordonnance par un ajout au stylo bille!!!( faux en écritures...)

te ferais tu descendre en flammes par les controles sécu pour les beaux yeux de l'ehpad???
pharm espoir , quand il sagit de marottes de mamies qui ne sont pas bien en l'abscence de spasfon ou de smecta ou autres brimborions....ces bétises , ça use un titulaire!!

Si tu rajoute sur l'ordo le médicament, avec un petit mot genre "suite appel médecin blabla", ta signature et ton tampon, je suis désolée, mais ce n'est pas un faux, c'est une intervention pharmaceutique...

Et c'est notre job

Pour moi une intervention pharmaceutique, doit entrainer une reprecription, nous n'avons nullement le droit de prescription.

En tout cas à l’hôpital je ne m'amuserais pas à prescrire à la place d'un médecin. Peut être que la sécu ne vous diras rien, mais le juge en cas de problème saura vous le dire.

bultus , ok pour le " petit mot" ....mais apres avoir joint le toubib!! et c'est parfois difficile!!un vendredi soir en ville ou un samedi apres midi pour un toubib hospitalier , c'est galère!!!
alors une "écriture" ces moments la...c'est pas moi qui ai écrit , c'est saint bic , le stylo qui écrit tout seul!!

La base, c'est d'exercer notre art pharmaceutique dans l'intérêt du patient. Dans le cadre d'un appel au médecin, il s'agit bien d'une represcription, puisque c'est en accord avec le médecin, comme on doit le mentionner sur l'ordonnance.

Si le médecin est injoignable et si on estime la modification urgente dans l'intérêt du patient, on peut même faire une dispensation exceptionnelle (voir la dernière note du conseil de l'ordre des pharmaciens). C'est tout le charme de notre métier : de grosses responsabilités.

Mais on sera tous d'accord sur un point : il est hors de question de valider une prescription si on n'est pas certain qu'elle est cohérente pour le patient. Or un traitement chronique manquant sur l'ordonnance est une possible incohérence. Il faut contacter le médecin, et éventuellement faire une dispensation exceptionnelle si traitement essentiel manquant et médecin pas joignable.

c'est ou , la derniere note du conseil de l'ordre sur une dispensation exceptionnelle???
jamais vu ce texte? vous confondez pas avec la procédure de dépannage en fin d'ordonnance??