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sebastine

Forum » » L'avenir des salariés de l'officine » » reconversion!


Posté : 05-02-2015 00:58 icone du post

Citation : pharma-espoir 

Des points importants à corriger :

- L'ordre : il y a des vieux croûtons, il y en a qui magouillent, c'est sur. Mais faut vraiment être fermé d'esprit pour généraliser à l'ensemble de l'institution. Il y a également plein de conseillers ordinaux qui se bougent au niveau département pour faire avancer la profession, j'ai pu m'en rendre compte lors d'une réunion organisée par l'ordre de mon secteur, ouverte à tous les pharmaciens. Ces gens là, au niveau local, ne sont pas dédommagés complètement à la hauteur de leur investissement, c'est vraiment par passion, un peu comme les étudiants corporatistes. Et la présidente Mme Adenot, pour l'avoir déjà rencontrée à plusieurs reprise, n'est pas du tout dans la mentalité "vieux croûton" : ses deux priorités ce sont les jeunes et l'éthique professionnelle. Elle a permis l'organisation des états généraux des adjoints il y a 2 semaines, et permettre l'indépendance professionnelle des adjoints est un de ses objectifs pour 2015. Elle va à la rencontre des étudiants et a déjà fait des propositions. Elle est à l'origine du nouveau programme qualité avec le site web d'accompagnement du patient sans ordonnance, celui de l'auto-évalution des pharmaciens pour leur permettre de se perfectionner... Sans compter le DP, la dossier argumenté de 80 pages qui a fortement contribué à faire plier le gouvernement pour l'ouverture de brèches dans le monopole... Maintenant des choses ont aussi été raté : la campagne "pharma c'est pour moi", la campagne "il ne suffit pas d'être docteur en pharmacie pour être pharmacien" sont de beaux échecs... Il ne s'agit pas de lécher les bottes de l'ordre, il y a eu des ratés, mais ne retenir que les choses négatives, et surtout généraliser sur la mentalité de tous les conseillers, c'est vraiment pas malin.

- Le Numérus Clausus : vous oubliez un point fondamental, le NC (comme le monopole d'ailleurs), il n'est pas là pour protéger les pharmaciens, mais pour protéger les patients. Un pays développé comme la France ne peut pas se permettre de ne pas manquer de pharmaciens, et aujourd'hui, le problème ne c'est pas le nombre, mais la répartition, les experts en économie qui se sont penchés sur la question le disent. Alors oui c'est sur, créer sa propre pénurie en fermant les vannes, c'est tout bénef pour les pharmaciens : on peut se permettre d'être mauvais, de toute façon, pas de risque de concurrence. Et on peut se permettre de n'aller que dans les zones attractives... Par contre pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre que les grands perdants dans un système comme ça, ce sont les patients... Et d'ici quelques années, tous les NC seront supprimés : avec l'Europe, ils ne servent plus à grand chose. Un dentiste sur trois qui s'installe a eu son diplôme à l'étranger. En médecine, les vannes sont ouvertes au maximum (8000 étudiants par an formés, depuis 5 ans), donc de toute façon, quelque soit le métier, le diplôme ne suffira pas, il faudra se montrer compétent.

- Le chômage :
D'après pôle emploi, 2900 chômeurs dans le secteur de la pharmacie (pharmaciens, préparateurs, ingénieurs...).
D'après les syndicats 4000 pharmaciens au chômage (soit 5% de chômage).
En France, le taux de chômage de la population est de 11,2%.
Un chiffre ne veut rien dire sans comparaison. Or on se rend compte que le chômage des pharmacien, bien qu'élevé, est moins important que dans les autres secteurs d'activité. Ce qui fait que les médias (Europe 1, Nouvels Obs...) nous citent régulièrement dans les diplômes "anti-chomage', et l'année dernière c'est même une jeune pharmacien qui avait son CDI avant la sortie de la fac qui a été interviewée, pour illustrer leur reportage sur les bons diplômes. Pourquoi ? Non pas parce que la situation de l'emploi est bonne en pharmacie, mais parce qu'elle est moins pire qu'ailleurs, ce qui est une nuance de taille. Et là, la phrase "ne pas croire que l'herbe est plus verte ailleurs" prend tout son sens.

Les taux d'insertion de nos jeunes diplômés sont meilleurs que dans 99% des autres formations, et j'ai eu les chiffres de toutes les filières sous mes yeux plus d'une fois quand j'étais élu au conseil d'administration de mon université.

Moi j'ai jamais dit à personne (y compris les étudiants) que le diplôme de pharmacien permettait d'avoir un job facile et de devenir millionnaire. Je dis simplement qu'il donne les clés pour ouvrir les portes de la réussite professionnelle, mais après il faut les ouvrir les portes, c'est à dire se donner les moyens. Moi je vois certains étudiants, dès la 3ème année d'études, ils s'intéressent aux moyens d'acheter une officine, ils rencontrent des comptables, de potentiels investisseurs, bossent tout le temps en officine.

C'est clair que quand t'arrives en 6ème année avec un projet d'installation déjà ficelé, t'as deux longueurs d'avance sur celui qui débarque pour la première fois dans une pharmacie pendant le stage d'application. Et après, ça donne des pharmaciens jaloux de la réussite de leurs confrères : réflexions du style "ces vieux croutons de pharmacien bourrés de pognon" (comme si c'était mal de bien gagner sa vie), "les lèches bottes du premier rang en cours", "les fils à papa".

Mais bon, ces pharmaciens là, ils ont fait autre chose que de déverser leurs bouses sur un forum...  


Merci pour ces corrections, je souhaiterais préciser quelques points :

L'Ordre : Le problème n'est pas de dire qu'il y a des bons et des malhonnêtes (comme partout) mais de voir comment l'organisation traite le cas de ceux qui ont un comportement déviant et c'est ce qui pose problème avec l'histoire du Trésorier qui continue d'exercer un poste clé malgré sa condamnation, mais aussi avec certains jugements de la chambre de discipline donnant lieu à des peines insignifiantes eu égard aux infractions constatées.
Concernant Mme Adenot personne ne remet en cause son engagement, mais concrètement vouloir permettre l'indépendance des pharmaciens salariés 70 ans après la création de l'Ordre c'est un peu tard (et encore à supposer que cela ce fasse).
Je ne reviendrai pas sur les campagnes échecs qui on été perçues comme des insultes (elles sous entendaient qu'un adjoint n'était pas indépendant donc pas digne de son titre de pharmacien et pas à même d'exercer son métier correctement)

- Le Numérus Clausus et chômage

Je ne vois pas en quoi limiter le nombre de pharmaciens par un numerus clausus serait une garanti permettant de ne pas manquer de pharmaciens, dans ce cas autant ne pas limiter le nombre de diplômés.
Par contre, précariser les pharmaciens avec du chômage et des temps partiels imposés ne me semble pas cohérent avec un exercice pharmaceutique de qualité. D’ ailleurs l'Ordre n'ose même plus publier le nombre d'adjoint à temps partiel et puis on ne risque pas de manquer de pharmaciens avec plus de 4000 chômeurs.

Il semblerai également logique de permettre la libre installation si on supprime la limitation sur le nombre de diplômés comme le souhaite l'Europe.

Pour en finir avec la bataille de chiffre j'ai vérifié dans un document disponible sur le site de l'Ordre " L'officine française le contraire d'une rente." et le nombre mis en avant est de 4 837 pharmaciens chômeurs (source pôle emploi) , je ne crois pas que l'Ordre des Pharmaciens qui souhaite attirer les jeunes vers le métier s'amuse à gonfler un chiffre qui va à l'encontre du message de ses campagnes.
Il ne me parait pas anormal que le nombre de demande d'emploi publiée sur le site internet à un instant t soit inférieure au nombre de personnes qui sont inscrites au pôle emploi.

Autre point je ne trouve pas judicieux de comparer le taux de chômage de la population génerale avec celui des pharmaciens car ils n'ont pas passé un concours éliminant les 2/3 des prétendants.

Pour finir, ce qui est réellement inquiétant ce sont les évolutions :
disparition de 500 officines en 5 ans avec sur la même période le nombre de pharmaciens au chômage qui à doublé,une taux d'évaporation des diplômés qui passe de 10 % à 26 % en 10 ans ect...

Alors je crois qu'il est urgent de réformer la profession, l'idée de faire contrôler chaque ordonnance par un pharmacien est intéressante, limiter l'accès au diplôme également tout comme revoir le fonctionnement de l'Ordre.

Message édité par : sebastine / 05-02-2015 19:47


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